Je continue de m’étonner: incroyable ce que la compétition permet de ressentir. Cette semaine j’ai éprouvé un peu d’anxiété, de joie, de mélancolie, de lassitude, de frustration, de satisfaction, de bonheur de moments partagés. Je suis donc toujours sensible aux émotions que la course procure.
Incroyable aussi ce qu’elle apporte pour faire progresser les pilotes et dynamiser la pratique collective. Les Chinois vont bénéficier de cet élan. Et croyez-moi ils apprennent vite. Le temps de la copie est bien dépassé. Pour ma part je continue à expérimenter et découvrir, je profite de ces occasions de prendre du recul sur la vie de tous les jours, sur le travail, sur moi-même.
Publicité philosophique (ou philosophie publicitaire ?)
Mon résultat est en-deçà de mes attentes. Une erreur d’inattention, un ventre un peu barbouillé, une manche à gagner plantée: cela fait juste un raté de trop. Je ne regrette pas mon choix à la fin de la dernière manche. Je regrette surtout qu’il n’ait pas payé ! Il pouvait me replacer proche de l’objectif, un peu dans une philosophie de 1000 ou rien qui m’est si étrangère. Cette dernière manche fusille mon résultat perso et dégrade d’une place le résultat par équipe.
18ème : je ne sais plus si j’avais déjà fait 18ème. C’est donc là où j’en suis, le résultat est le résultat. C’est tout de même drôle d’être super déçu d’un top 20 en Coupe du Monde. Déçu de cette dernière manche au point d’en faire une insomnie cette nuit. Dommage de terminer sur cette note amère. C’est fou à mon âge, non ? Mon âge que certains n’hésitent pas à me rappeler. Je deviens l’ancien de la troupe, et les surnoms ne sont pas pour me plaire. Mais comme dit la pub : on n’arrête pas parce qu’on vieillit, on vieillit parce qu’on arrête.
Nous faisons tout de même un podium avec l’équipe Ozone, mon 3ème pour eux je crois. Cette fois nous avions 3 filles dans l’équipe, ce qui n’a jamais dû arriver sur un podium de PWC.
Les voyages forment la jeunesse
Avec 6 manches, 450 km et 22 heures de vol, ce fut une belle compétition. Les paysages resteront longtemps dans nos mémoires. Tout comme les péripéties de la course. J’ai eu la chance de rencontrer un Chinois de Hong-Kong, un Australien et un Chilien qui sont venus me remercier pour la traduction de mon bouquin. Cela fait bien plaisir. Il faudra d’ailleurs à l’occasion que je rajoute un paragraphe sur l’alignement des pensées et la collaboration dans le groupe de tête, à comparer à l’analyse individuelle et la solution originale dans la queue de peloton.
Comme à chaque fois, j’étais content de partir. Cette fois-ci avec plus d’incertitude que d’habitude, une once d’inquiétude même, sur moi, le pays, le voyage. J’étais aussi parti avec de belles ambitions et la certitude de ramener de beaux souvenirs. Comme toujours, je suis content de rentrer, avec une bonne dose de fatigue qui calme l’esprit.
Ma reprise d’activité est entérinée. Fin de l’entrainement pour Championnat de France, nous nous retrouverons début juillet pour aller taquiner le caillou dans les Bornes, Aravis, Chablais et autres Bauges. Un grand bravo à Méryl et Baptiste qui ont survolé les débats. Je leur souhaite beaucoup de futurs succès. Et je les remercie de leur gentillesse, ainsi que tous nos compatriotes, nos amis Suisses et l’ensemble des compétiteurs et organisateurs pour cette belle tranche de vie.