Coupe du Monde 2019 – Chine: entrainement

Pour ce soir, vous préférez un peu de lecture sportive ou touristique ? Et bien ce sera tourisme ! Déjà, pour venir en Chine, vous passez au-dessus de Novossibirsk et Ulan Bator. Je ne sais pas si cela vous parle. Je me souviens de M. Gin qui m’avait invité à aller voler en Mongolie. J’aurais dû le faire. Je le ferai peut-être un jour. Je suis venu un peu fébrile. Tendu parce que je vole et voyage moins et que je me suis retrouvé comme un novice devant sa valise, à chercher partout trois fois dans l’appartement et les voitures un truc que j’avais déjà mis dans mon cockpit 3 semaines avant pour être sûr de ne pas l’oublier. Sur la réserve car revenir en Chine c’était un peu voyage en terre inconnue.

Moins il y aura de riz chez nous

La Chine que je découvre est un autre pays que celui que j’ai connu. Il n’y a pas eu d’évolution, de changement, c’est neuf, totalement différent. Je ne vois presque plus personne cracher. Les routes sont de longs rubans sans trous ni bosses (leur ingénierie de réseau pour les services publics a pris bien de l’avance sur la nôtre). Tout le monde est habillé à l’occidentale. Les trains font 1 km de long et glissent sans aucun à-coup. La moitié des taxis est électrique avec des autonomies à faire pâlir une Tesla. D’ailleurs j’ai vu plus de Tesla à Pékin en 1 jour qu’en 1 semaine à Paris. Sans parler de l’omniprésence des constructeurs automobiles Allemands, pauvres Français.

Les Chinois conduisent plutôt prudemment, assez lentement. Ils ne font jamais marche arrière, par manque de technique peut-être, par tempérament certainement. D’ailleurs ce n’est jamais de leur faute personnelle lorsqu’un truc ne fonctionne pas comme il devrait, c’en est drôle. On m’avait annoncé un peuple qui n’aime pas les étrangers, je n’ai rencontré que des personnes serviable et prêtes à me rendre service. La barrière de la langue ou des langues est bien réelle, alors on rigole avec les traducteurs automatiques. En parlant de communication ce sont les rois de l’échange vocal asynchrone. Et si tu n’as pas deux smartphones je crois que tu es has been.

Discipline et parti unique

Puis est arrivé ce moment improbable au restaurant hier soir lorsque le silence s’est fait puis qu’une chanson est lancée, reprise en cœur et que les serveuses s’alignent pour se lancent dans une chorégraphie venue d’ailleurs. Bien sûr, ils ont peu d’expérience de la démocratie. J’en veux pour preuve cette scène lors des inscriptions : le préposé à l’urne pour le vote des pilotes formant le comité de pilotes prenait nos bulletins, notait nos votes sur sa liste posée sur la table pour anticiper le décompte, puis mettait le bulletin dans l’urne. Normal, quoi !

On veut du sport!

Voilà qui me fait une petite transition vers le sportif. Je ne suis pas dans le comité de pilotes, je n’en ai pas l’envie. Pour une raison simple : il sera bien difficile de dessiner de jolies manches sur ce terrain. L’orage d’hier soir a nettoyé le ciel, nous avons pu prendre un peu de gaz et admirer le paysage, des canyons grandioses en arrière du décollage. Mais nous n’irons pas voler dans les canyons. La plaine a l’air bien stable, ou alors s’active tardivement. Nous allons donc crayonner à toc avant d’aller jouer au frein à main dans la pampa.

Sinon, il faut bien des objectifs avant de se lancer, non? Ben, pas sûr. Je flotte sur un état nouveau, l’amotivation. Ce n’est pas désagréable. Ce n’est pas génial non plus. Je suis sûr qu’au start demain cela va changer. Alors comme je crois avoir fait toutes les places du top 10 en Coupe du Monde (peut-être même du top 20, il faut que je vérifie) sauf la 3, je vais viser ça. Ok, c’est ambitieux. D’accord il y a 32 pilotes ici qui n’ont jamais fait de PWC, mais bon, il y a tout de même de sérieux clients dans les récidivistes. Je me rabattrai peut-être sur le classement par équipe: dans le team Ozone avec trois pilotes de sexe féminin, nous innovons et allons tâcher de bien faire!