Ben voila! Il suffisait que ça veuille voler. La tendance SSO se confirme pendant le trajet depuis Paris vers la Bourgogne, décision est prise de tenter notre chance à Noyers-sur-Serein. Bien nous en a pris, je termine mon vol au Lac du Der, à 115km de mon point de départ. Plafonds qui passent de 1200 à 1500m, dérive de 20 à 25km/h, 3h30 de vol dont près d’1h pour sortir, pas mal de varios à +1.5m/s, quelques pointes en intégré vers +3 et même +4. Après le Clécy/Houlgate en septembre dernier, les flux de SO me vont bien!

Le vol a été plutôt tranquille, à l’exception d’une grosse flipette au 65ème km à l’approche du Lac de la Forêt d’Orient, où je ne sens pas du tout du tout le survol de la forêt et du lac. Je prends presque 90° à droite et cette manœuvre va sauver mon vol. Je gère ma sécurité en suivant la lisière de la forêt, travers au vent, et j’en profite pour prospecter. Je trouve mon meilleur thermique de la journée au-dessus d’un pylône de ligne à haute tension, normal, c’est comme à la montagne. Et surtout ce décalage à droite de ma trajectoire initiale me permet d’éviter miraculeusement les zones de Brienne-le-Château en glissant au-dessus de la M55, en longeant la R15A et en passant sous la R15B.

Après le Lac de la Forêt d’Orient la masse d’air est excellente bien que la cumulification soit moins dense. Ce ne sera peut-être pas le sentiment de mes copains Patrice et Jean-Marc qui ont eu du mal à s’extraire. Pourtant Patrice a été le premier à prendre un bon gaz, et j’ai attendu Jean-Marc qui a dérivé une bullasse sur 7 ou 8km sans arriver à monter.

Un voile me poursuit depuis un moment, l’atmosphère est très brumeuse derrière moi. Je passe les 100 bornes et j’arrive à proximité du Lac du Der. Il est 15 heures, je suis à 1400m, un peu froid, un peu fatigué, un peu seul, mon téléphone sonne, les copains doivent s’impatienter. Je ne sais pas si la R27 de Saint-Dizier est active, je ne sais même pas exactement où elle commence. Je regarde la régate sur le lac et décide d’aller me poser à la base nautique, pensant trouver un bon sandwich et une boisson chaude. Je pose sans trop avancer mais sans reculer et pas de chance, il n’y pas pas de baraque à frites. Dans l’absolu il y avait mieux à faire, assez facilement, mais avec toutes ces zones militaires j’ai plutôt exploité à fond ce qui pouvait être pris.

J’ai partagé mon vol avec une bonne dizaine de rapaces, ça fait vraiment du bien. J’ai pas mal fait joujou avec mon accélérateur, en entrée de thermique, en sortie, en transition: très instructif. Et c’était bien un vol de reprise: pas de batterie dans mon appareil photo, mauvaise carte SIM dans mon traqueur GPS/GPRS, oublié de brancher le penilex avant de décoller, pas de crème solaire, pas les points des CTR et autres TMA dans le GPS, la sonde de vitesse qui me donne 33km/h bras haut… Il faut reprendre les bonnes habitudes de préparation!

Merci à Jean-Marc pour la récupe. Et merci à Alex d’avoir ajouté des pompes dans la séance de mercredi, bonjour les courbatures dans les bras et les épaules…