C’est la dernière manche. Il est 11h50, je suis à 2900 m, le start est dans 50 minutes. Je me promène un peu en gardant mon plafond. Je fais des ronds, à moitié dans le thermique, à moitié à l’extérieur. Je perds mon activation qui n’est déjà pas bien élevée. Au moment de l’ouverture de la course, je sens que je ne suis pas dans le tempo. Je passe au plan des tactiques alternatives pour m’amuser sur ce vol final.
Après la première balise je tente seul une ligne très directe qui se révèle porteuse. Mais je ne trouve que des +1 m/s chemin faisant, rien à exploiter. Je n’arrive pas à trouver de noyaux. Mon option aurait pu payer gros, je me retrouve dans le troupeau.
En allant vers la dernière balise qui est bien à l’ombre, cela tamponne devant. Je raccroche le groupe de Yael et Baptiste. Au lieu d’en profiter pour tenter quelque chose je m’endors à enrouler un +1 m/s. Ils vont se mettre bas, ressortent bien et finissent par trouver un gros vario dans le noir, au rayon de la balise. Je prendrai donc 10 minutes.
Le temps que je comprenne, il est trop tard. Et je prends même trop de gaz dans ce thermique, le plané final porte tout du long. Là, il faut savoir que le nuage au-dessus de nos têtes est bien noir. Ce bip continu m’inquiète passablement. Tiens une goutte. Tiens, des gouttes. Je prends 1000 m en 5 km et arrive perché aux points temps. Les 300 derniers mètres pour faire la ligne sont sous la pluie. Je valide et file vers la ville pour sécher ma voile en vol et me poser au sec à proximité de l’hôtel. Je suis le dernier à boucler avant le stop de la manche que je n’apprendrai qu’une fois posé. Et oui, j’ai arraché au décollage le câble de mon oreillette de radio. Quand ça ne veut pas…
Yael et Daniel ont bien assuré pour le team aujourd’hui. J’espère que Michele va conserver sa place sur le podium. Résultats officiels et podiums dans 2 heures!