Aujourd’hui fut un autre jour. Pas grand chose nous a souri. Je n’ai pas très bien dormi et me suis réveillé nauséeux. Peut-être l’addition des efforts de la veille. La stratégie du jour était de monter à la dent de Crolles et prendre un cap au Sud sur les faces Est de la Chartreuse puis du Vercors.
À 10h décollage de la Dent en mode Ariane 5. Je prends 200 m direct sans avancer. C’est bien alimenté, le Sud est là. Au bec Charvet mon Oudie m’affiche par instant des vitesses négatives. Des pensées de même nature s’introduisent dans mon esprit. J’ai beau les chasser, je vois bien que je n’ai pas la gnaque.
Les falaises jusqu’au Saint-Eynard ne m’enthousiament pas plus. Je vois un cumulus au Rachais, j’y vais. Il disparaît. À la crête rien ne sort. Je file au Néron. Après une éternité à me maintenir en révisant ma table de 8 un cycle me sort à 1300. Je ne vois pas les conditions s’améliorer, je suis impatient, je traverse vers la carrière et sa forêt de lignes à haute tension.
Je trouve bien deux bricoles mais inexploitables, je suis trop bas, je pose. Dans un parc de jeunes taureaux qui prenaient l’ombre suis un arbre… Pas grave, c’était anticipé, direction le Moucherotte. Et là, tout sa gâte. Tout d’abord cette route horrible puis ensuite ce chemin affreux pour monter à Saint-Nizier. J’ai un petit coup de moins bien à tous les niveaux.
Un riz au lait et une douche à la Cristalline plus loin, c’est reparti pour le sommet. Laurie file sur Lans en Vercors. Des voiles sont au plafond. Je n’arrive pas à presser le pas. Habituellement j’arrive à diviser presque par deux les temps indiqués le long des chemins. Là je suis content de simplement ne pas le dépasser.
À partir de là, je pourrais vous raconter plein d’histoires. Que je suis encore en vie parce que j’ai eu la présence d’esprit de ne pas décoller en Ouest pour me jeter d’un virage sec dans les faces Est. Ou parce que j’ai eu la lucidité de ne pas décoller alors qu’un congestus gonflait dans mon dos et qu’un Cb s’amorçait sur Gresse. Ou tout bêtement parce je n’ai pas trouvé de zone décollable. Rien de tout ça n’est vrai.
Dame Nature aurait pu me prendre et Elle m’a sauvé. J’étais en retard d’une heure sur mon plan, stressé et fatigué. Je me suis préparé pour un dos voile, ai donné l’impulsion au message d’une bouffe travers gauche. Une plante ma sauvé la vie en accrochant la plume droite. La voile m’embarque dans une emballée à droite et le temps de tout arrêter, l’attelage foncé dans un bosquet de passage, la voile coiffant trois petits sapins avec le cavalier à leur pied. Aucun bobo, rien de cassé, zéro dégât, grosse leçon.
Laurie est venue m’aider à me libérer et nos illusions en ont pris un coup. Nous sommes redescendus d’un pas sage, sans transpirer, main dans la main (celle qui ne tenait pas la scie), en profitant du paysage sans prendre l’orage. Je ne sais pas encore ce que j’ai envie de faire, ou pas, demain. Une bonne nuit de sommeil devrait nous réparer.
Allez Maxime, c’est magnifique ce que vous faites. Profite !
Courage, Maxime!
Courage Maxime, on te suit et on pense à toi !
Les photos sont toujours aussi chouettes en tout cas ! Quoi que tu fasses, c’est toi le champion, tant pis ! lol
allez maxime la patate mais soit prudent et fait toi plaisir
stefdemetz
Faut pas lacher! et le but final c’est surtout de se faire plaisir!!!!
Thierry