La superfinale 2015 de la PWCA s’est terminée avec la remise des prix samedi soir. Le podium au général récompense des pilotes solides et expérimentés, familiers des honneurs au plus haut niveau. Le classement féminin confirme que Seiko et Laurie ont une manche d’avance sur toutes leurs poursuivantes. Bravo à Ema qui complète le podium en organisant des stages cross pour ses copines pendant la compétition. Les équipes Suisse et Française raflent 7 des 9 places sur les podiums. L’Italie prend les 2 derniers accessits. La hiérarchie est claire.
Le début de la compétition n’a pas été simple. Tout d’abord les conditions n’étaient pas au rendez-vous. Nous avons connu 3 annulations de manche sur les 4 premiers jours. C’est totalement inhabituel pour Valle de Bravo à cette époque de l’année. Puis les courses ne se sont pas déroulées comme nous nous y attendions, ou comme je m’y attendais. Peut-être est-ce dû aux conditions particulières, ciel totalement bleu ou inversement couvert à 8/8, peut-être est-ce lié au dessin des manches. Plus sûrement cela est la résultante du niveau et de la qualité des pilotes présents, ainsi que de leur capacité d’adaptation à ce contexte.
J’ai eu l’impression de vivre une petite révolution dans la bonne gestion de la course. Après 3 manches, il m’a semblé clair que la capacité à prendre des initiatives sur l’axe surpassait la capacité à contrôler le groupe ou à prendre des options. Les puristes appelleront cela un contrôle du groupe par l’avant. Cette tendance a été renforcée par l’évolution du scoring et l’importance relative plus grande des leading bonus dans la formule de calcul. Je prendrai d’ailleurs le temps de refaire le classement au temps de cette compétition. Enfin, la grappe s’est peu éclatée. Les options individuelles n’étaient pas suivies et donc vouées à l’échec. Au mieux permettaient-elles de rester au contact. Au pire, et bien c’était bien pire. La résultante de tout cela a été la valorisation des capacités à avancer sur le parcours, à rester dans le tas, à trouver les lignes qui flottent, à rester à fond dans ces lignes, à trouver les déclenchements de cycles courts et forts et à énormément se replacer dans les thermiques bullesques.
Un jour, alors que nous étions dans la file d’attente pour le décollage, Stéphane m’a dit: « tu as l’air triste, c’est peut-être ta manière de te préparer ». A l’apéro final entre Frouzes, alors que je venais de boucler en tête la dernière manche, Julien m’a dit: « tu as l’air fatigué ». Il doit y avoir une part de vérité dans ces impressions. Pourtant je me donne une note de 5 sur 5 pour le physique, 4 pour la technique, 3 pour le mental et 2 pour la tactique. Je crois que je ne suis tout simplement pas satisfait de ce que j’ai produit en début de compétition. Je n’avais pas les bonnes émotions, pas les bonnes vibrations, pas le bon rythme et donc je ne prenais pas les bonnes décisions en l’air. Mon manque d’heures de vol ne m’a pas pénalisé techniquement. Cependant ce sevrage m’a amené à voler un peu trop sur mon instinct et mon plaisir et pas assez dans la discipline tactique nécessaire pour obtenir un bon résultat. Je suis resté sur la réserve, je boucle toutes les manches qui bouclent et je vais au bout de celle qui termine en distance. Une régularité rassurante mais inutile. Je repars avec le dossard 36 pour 2016, c’est ainsi.
J’ai une petite liste secrète qui tient sur les doigts d’une main avec les noms de pilotes qui m’ont marqué, que je peux prendre comme modèle. Stefan en fait partie depuis longtemps. Je suis heureux pour lui. Mon pronostic de départ était donc le bon. Je souhaite à Julien de poursuivre son décompte pour arriver sur le bon numéro l’année prochaine.
Un grand merci à tous pour vos messages d’encouragement !