Avec un quart de moins d’attente au start, pourquoi ne pas lancer 10 km de plus que la veille? Il suffit de demander, c’est chose faite. Je prends un bon start, je démarre bien la course sur les deux premières balises. Mais un raccrochage me parait délicat après une trentaine de kilomètres, je mets une nouvelle fois le frein à main et forcément je rate les bons cycles. Décidément, incorrigible!
30 ou 40 km plus loin je suis perché à plus de 4000 m et j’ai l’opportunité de reprendre le gros groupe. Mais non, il me semble qu’ils vont chercher la balise trop loin et que le retour sera difficile face au vent. Alors je mets le clignotant à gauche, vers le point optimisé, d’autant plus qu’un petit groupe de pilotes enroule du thermique dans cette direction. Le gros groupe disparaît de ma vue dans une atmosphère laiteuse. Le retour face au vent est effectivement très compliqué. Je crois que nous ne sommes que 2 pilotes à survivre sur notre groupe d’une quinzaine.
Ce qui est drôle dans l’histoire c’est que je finis par ressortir à 4000 m dans la confluence et je vois arriver par en-dessous quelques pilotes, et des bons, de l’option du gros groupe. Je me dis alors: tiens, leur option a dû faire des dégâts, ça se trouve je suis dans les derniers survivants, en tête. Mais cela devient beaucoup moins drôle 20 km plus loin quand la visibilité me permet de localiser le gros groupe qui entame sa rentrée au but. Il me reste plus de 25 km à parcourir. Et bim la grosse raclée! Je m’applique tout de même pour prendre les bouts de thermiques qu’ils m’ont laissé et boucler un peu avant l’heure limite, en avant-denière position, avec plein de gaz à consommer.
C’est bien dommage, j’aurais pu poursuivre mon opération remontée, c’est raté. Mais ces 6h10 de vol ont été intense, j’ai donné ce que j’avais, j’ai fait une erreur payée cash mais je n’ai pas lâché et suis parvenu à boucler ce parcours. Chacun trouve des motifs de satisfaction où il peut!