Nous venons de vivre une journée mémorable. Un long combat de 5 heures et demie de vol. A ce rythme je vais voler autant en 2 semaines à Valle que pendant toute l’année dernière. L’organisateur peut enfin envoyer la grosse manche qu’il souhaitait épingler à son CV. Nous décollons à 11h15, le start est à 12h45, la fin de manche à 17h40. Avec 120 km à faire dont une bonne partie en terrain inconnu, l’autre partie dans le vent, le tout sur un terrain variant de 1200 à 3600 m d’altitude, il ne va pas falloir lambiner en chemin.
Pour me remettre dans le coup, je fais d’entrée quelque chose qui n’est pas recommandé. Le vent est compliqué: nous avons une rentrée de Nord au-dessus de 2900 m, de l’Ouest en-dessous, et un peu de Sud au sol. Je vais prendre un start isolé, le plus au vent possible de la première balise. A 15 minutes du départ j’ai un gros doute. Suis-je encore en train de faire un truc pourri d’entrée? Mais je finis par trouver un thermique anémique sur Divisa, là où je pensais pouvoir trouver un gros plafond. En fait les conditions sont moisies pour tout le monde et grâce à mon placement je parviens à chapeauter les premiers assez rapidement.
30 km plus loin, les plafonds peinent à monter. Pourtant nous devons de nouveau escalader les contreforts du volcan. J’y parviens tant bien que mal. Jusque là j’étais bien placé, je dois lâcher un peu le contrôle. Puis au même col qu’il y a deux jours, je prends un plafond à 4400 m dans un ciel bleu azur, au-dessus de la couche d’inversion. Après une longue glissade, à 25 km du but, nous affrontons un gros épisode de survie. Cela fait bizarre en descendant de notre plafond de venir faire des ronds dans du 0,2 m/s. Mais je sais plutôt bien faire cela, alors j’essaye de rester dominant dans mon groupe et d’élargir doucement mes virages pour recentrer les tous petits noyaux.
A une douzaine de km du but, j’essaye de gagner. Je quitte le groupe et pars faire la balise, à 19 de finesse du but qui est le sommet d’une colline, espérant trouver un thermique en route. Je ne trouve pas de thermique mais d’abord une ligne bien naze jusqu’au point optimisé de la dernière balise, puis une flottaison à 15 de finesse moyenne en adaptant en permanence mon régime de vol qui me permet de faire la fin de la section vitesse, puis de valider presque par miracle le cylindre d’arrivée en surfant les toits de maisons, tout en zigzagant entre les tours télécom, les lignes électriques et les arbres, 200 m sous le sommet de la colline.
Je reprends une vingtaine de places au général avec cette manche. Il en reste 2. Finalement j’ai peut-être une chance de me rapprocher de mon objectif de départ. En attendant je vais faire en sorte de continuer à me faire plaisir en évitant les grailles.
Wa wa wahou!!!!
Peut-on voir ta trace quelque part?
J’aimerais bien te lire au sujet de l’allongement des distances des manches et de l’impact que ça a sur la compétition. J’ai l’impression que le très haut niveau change depuis quelques années non?
Bonjour ! J’utilise mon propre live-tracking avec Airtribune: http://airtribune.com/219/tracks__22187
Je trouve également que la compétition évolue. J’en dirai quelques mois dans ma conclusion de cet événement.
Bravo, à toi, laurie et tous et toutes superbe course depuis le canapé. Je suis resté scotché 3h devant l’ordi pour suivre cette course, malgré quelques problèmes de tracking (la couverture réseau je suppose). C’était passionnant.
Si t’as 5 min. pour expliquer pourquoi le premier n’a pas 1000 sur cette manche je suis preneur !! ça se joue qu’à 9 points, mais quand même. Les leading bonus peut être, mais c’est un peu n’importe quoi, les pilotes en leading quasi constant qui se sont jetés dans le piège de la fin, c’est pas vraiment un signe de »leading ».
Dernière question qu’est ce qui est arrivé à Luc ?? manqué une balise ?
Allez sur cette manche je pense que félix rodriguez aurait mérité un meilleur sort, il a failli bonifier même ses mauvais choix, Maxime pinot aussi, qu’elle course !!
@ ce soir (perso je suis largement au dessus du plaf’, entre 6 et 11000 m sur google earth 😀 )
Et oui, les leading… La petite évolution du scoring va dans le bon sens, à savoir celui d’un scoring au temps. On y arrivera,il faut juste du temps!
Je n’ai pas vu Luc au debriefing hier soir. Mais nous sommes hébergés dans la même maison. Je lui demande quand il se réveille !
Course pleine de suspense, impossible de s’éloigner de l’écran !
On essaie de deviner les conditions météo, c’est passionnant …
J’ai crains que tu ne puisses faire le goal à la fin.
Je me suis permis de t’emprunter une photo (en indiquant bien sûr qui en était l’auteur) pour illustrer l’info que j’ai mise sur FB « Chamois Volants ».
Si cela te pose problème, je la retire immédiatement.
Sois fort pour les 2 dernières manches !