La ligne en 2 lignes

Pas assez lourd mon fils

Les fabricants de parapente ont fait de gros efforts ces dernières années pour nous proposer des voiles de compétition avec des seuils de PTV espacés en gros (pouf!) tous les 10kg. Cependant le bon PTV se joue au kilo près sur ces machines. La variable d’ajustement entre le PTV « naturel » et le PTV « optimal » est donc le ballast.

En général ce ballast est une poche à eau, jusqu’à une dizaine de litres et donc de kilos complémentaires. Mais je n’aime pas prendre de ballast. Et surtout pas de ballast solide, genre plaque de plomb. D’ailleurs, c’est simple, je n’en prends pas. J’embarque simplement une outre avec 1, 2 ou 3 litres maximum, pour en boire un demi en vol en moyenne.

Ça fait suer

Et encore cela se passe bien quand on cherche à atteindre le seuil supérieur de poids en complétant notre poids naturel avec du ballast, ce qui est le cas général. Mais cela devient plus dur quand on doit réduire son poids pour atteindre un seuil inférieur. Cela a été mon cas cette année.

Le cas peut aussi se poser après un achat de voile un peu « étroite » ou un manque d’hygiène alimentaire qui nous feraient sortir de la bonne fourchette de poids.

Même s’il est intéressant, je ne rentrerai pas dans le débat de l’introduction de catégories de poids dans la compétition de parapente. C’est déjà assez compliqué en l’état actuel des choses et cela n’a pas empêché Simon de devenir Champion de France, Petra de gagner des manches de Coupe du Monde ou Fifi de briller en CFD et de remporter 2 fois les A. Attendons d’avoir 5 fois plus de pratiquants et 10 fois plus d’organisateurs. Mais je dérive du sujet.

Coup de fourchette, fourchette de poids

En arrivant au Championnat d’Europe je savais que je devais m’alléger pour voler sous ma nouvelle voile et première 2 lignes. J’ai donc viré tout ce que j’ai pu: kit de secours, couteau, pince multi-usages, bouquin, accus de rechange, maillons rapides, parapluie, gadgets en tous genres… J’ai creusé la mousse du cocon, viré la poche à eau… Mais tout ceci n’a été ni pratique ni suffisant. Surtout qu’en Autriche au mois de mai c’est encore l’hiver en l’air et il faut s’habiller en conséquence.

Après 30 heures de vol sous ma machine, lors du Championnat de France, j’ai été définitivement convaincu que j’étais encore trop lourd sous ma voile. Je suis donc allé travailler notre plus grosse variable d’ajustement en cherchant le poids là où il se trouve: sur moi! Du Championnat de France à la finale de la Coupe du Monde j’ai perdu 4kg en 2 mois, sans trop me priver, en supprimant simplement fromage, pain et alcool tout en prêtant attention aux quantités.

Ceinture

Lors de mes visites médicales de suivi SHN d’automne j’ai été mis en garde sur les méthodes de diète et le nécessaire bon équilibre alimentaire à conserver. Je ne pense pas avoir un régime déséquilibré, au contraire, mais je me suis un peu plus renseigné sur le sujet de la perte de poids pour les sportifs. Dans mes dernières recherches, je suis tombé sur ce document qui présente une « stratégie optimale d’amaigrissement dans les sports à catégories de poids ». J’y ai découvert deux approches principales:

  • La première, à court terme, visant la pesée quelques heures avant une performance sportive. Elle se base principalement sur un régime hydrique, c’est-à-dire sauna, corde à sauter et un caillou à sucer pour la soif.
  • La seconde, à l’échéance de 2 à 4 mois, visant à la perte de masse graisseuse sans trop entamer la masse musculaire. Elle se base principalement sur un régime hypo-calorique et une adaptation de l’entrainement physique, ainsi qu’une baisse des apports lipidiques au profit des rations protéiques.

La première ne nous convient bien évidemment pas du tout. Les sportifs qui emploient cette méthode vont tenter de résorber très rapidement leur déshydratation. D’une part la déshydratation nuit à notre pratique, entre exposition au soleil, effort de longue durée et lucidité pour les prises de décision. D’autre part la reprise immédiate de l’hydratation conduit également à une remontée rapide du poids, ce qui est incompatible avec nos compétitions longues d’une ou deux semaines.

La seconde correspond plus à notre pratique. En fait l’auteur préconise un mariage des deux, mais pour les raisons évoquées sur la première, cela n’est pas valable pour nous. Finalement tout ceci est parfaitement résumé et illustré dans un document de l’INSEP sur le même sujet de la « Perte de poids chez le sportif (sports à catégories de poids) » un peu plus digeste que le document cité plus haut. Et vous serez bientôt prêts à enchainer avec votre cabas chez carrouf, votre guide d’achat en poche: « Sportifs, comment faire vos courses? »

Voila qui pourrait servir après les fêtes…

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