XC-Open Espagne 2010: conclusion

Facile de résumer la semaine: 888km parcourus et 38 heures de vol (j’en avais 51 au compteur cette année avant de venir ici!). Et facile de tirer son bilan sportif: 1er au XC-Open de Piedrahita, 2ème par équipe avec Francis et Simon (celui d’Advance, pas celui de Niviuk!), 1er au général 2010 du XC-Open World Series. Tout ceci étant bien au-delà de mes espérances. OK je n’ai pas tapé les 200km mais il aurait tout de même fallu un minimum de conditions pour cela!

La dernière manche a été marquée par des problèmes d’espace aérien, situés quelque part entre des briefings flous ou carrément contradictoires et des oreilles qui filtrent les informations qui les intéressent ou les arrangent… mais n’a pas bouleversé le classement.

Parmi les enseignements de la semaine, il en est un primordial: si je pouvais voler aussi relax et l’esprit aussi libre en compète… d’ailleurs à la fin de la semaine j’étais moins détendu et cela s’est ressenti sur la performance. Comme quoi le mot « libre » est intéressant et positif à bien des égards dans le terme « vol libre ». Merci à tous de vos nombreux messages et encouragements, cela aide et fait chaud au cœur.

Ayant maintenant testé le XC-Open, voici quelques réflexions.

Une alternative au circuit PWCA?

Pas tout de suite. Et même certainement jamais, car les circuits et les épreuves sont complémentaires. L’un mesure la distance et l’autre la vitesse. Le XC-Open est intéressant pour la préparation de vol, la navigation, les choix individuels. Il existe des grosses différences de niveau (comme en Coupe du Monde maintenant, en fait) mais qui ne posent aucun problème puisque chacun fait son vol. Il faut d’ailleurs noter que malgré les heures de vol (421 vols déclarés et 22.465km parcourus) et le niveau hétérogène, il n’y pas eu un seul secours tiré de la semaine, seulement une cheville cassée au déco à déplorer (un rebond mal amorti sur la route qui passe sous le déco). Il faut aussi signaler la présence de quelques très bons pilotes, en particulier l’équipe genevoise Alps Free-Ride qui fait 2, 3, 4 et 5 au général (j’ai eu chaud aux fesses) et peut se (re-)pointer quand elle veut pour briller en Coupe du Monde.

Un camp d’entraînement pour crosseurs fortunés?

Pas vraiment. Le XC-Open n’a pas ou peu de sponsors, pas de club local ou de bénévoles en soutien, une équipe réduite mais efficace, donc le budget repose uniquement sur le montant des inscriptions. Avec un peu de budget supplémentaire il est possible d’imaginer des prestations supplémentaires: paniers repas, récupes… Ce qui est d’ailleurs le cas sur certaines étapes du circuit comme le Brésil. Ce circuit s’installe dans la durée et il se construit pas à pas. Sa démarche est réfléchie. Et la participation en équipe permet de réduire les coûts de transport, d’hébergement et de récupération.

Une compétition prônant l’individualisme?

Pas du tout. C’est même tout le contraire. Je crois que les XC-Open favorisent et développent l’esprit d’équipe et le travail d’équipe. Il n’existe d’ailleurs pas de restriction sur la radio. L’absence de récupe (à Piedrahita) est certes une contrainte mais permet aussi de développer une solidarité et un partage, avant, pendant et après le vol. Je crois qu’il est pas mal de venir avec un groupe de pilotes homogène et soudé. Par ailleurs je n’ai jamais connu de compétition qui se soit déroulée dans une aussi excellente ambiance entre les pilotes, fraternelle, détendue et respectueuse. Ce pourrait être un bon format pour la Coupe de France de Plaine ou une Coupe de France des Ligues avec un challenge entre équipes régionales.

Encore un peu plus de temps à investir?

Certes, mais quelle rentabilité de cette investissement! Du temps consacré à la préparation: topo météo soir et matin, définition des options de vol, check-points de contrôle en l’air, décision de navigation… Et du temps efficace: pas besoin de glander à attendre le départ de la navette, pas besoin de glander 1h30 dans un bus pour aller sur un déco à pétaouchnok, pas besoin de glander pour attendre le dessin de la manche, pas besoin de glander pendant un briefing interminable… tout ce temps gagné est directement investi dans le vol. A la fin de chaque vol, il y a à la clé de vraies histoires de vol à raconter et à partager, pas seulement des « t’as vu comme je me suis refait bas à B1 » ou « j’étais premier à B2 ».

Manifestement, tout le monde s’amuse dans cette formule! Et chacun se fait plaisir sous la voile de son choix.

8 réflexions sur « XC-Open Espagne 2010: conclusion »

  1. C’était bien sympa cette semaine de vol 😉 des vols tous differents et parfois un peu fantasques pour certains… Partager des vols avec toi était un régal, et tes commentaires sur ton site plutôt flatteurs. J’espère avoir d’autres occasions de partager notre passion commune. A+ Paul

  2. Hello Maxime,
    ta conclusion est toujours aussi intéressante. La décontraction pour encore mieux voler est une chose que tellement de pilotes recherchent!
    Ton descriptif m’a mis l’eau à la bouche, un jour, peut être…
    Nicolas

  3. BRAVO, MAXIME!!! Le résultat final, les articles, les commentaires, les photos…, voilà une semaine super sympa! A bientôt

  4. Félicitatoins Maxime,
    Toujours aussi agréable de te lire; d’autant plus quand le plaisir se ressent dans tes lignes, les résultats en prime!
    BRAVO!

  5. Excellent Maxime.
    Félicitation. Super semaine.

    On se voit en Turquie… pour une belle réussite. @ Bientôt.

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