Au menu du jour: des conditions plus fortes que les jours précédents, et surtout plus de vent pour un parcours en quadrilatère de 94km, avec les deux dernières branches le vent dans le nez. Ce qui nous a valu quelques passages de crête intéressants, de même que quelques fonds de combe sous le vent assez vivants. Heureusement les vautours étaient de sortie sur les falaises et nous permettaient d’identifier les thermiques en avant des reliefs pour nous sortir du pétrin.
Quand je disais que ça allait envoyer le pâté! Nous avons eu droit à une très longue manche de 138km. Il paraît que ce n’est pas tous les jours qu’on peut passer les 100 bornes dans les Pyrénées, ben là nous sommes peut-être plus de 100 pilotes à les faire. Il y a quelque chose de puissant et d’inarrêtable dans une grappe de Coupe du Monde, comme quelque chose que rien ne peut stopper sur son chemin, juste le ralentir parfois.
Les organisateurs nous ont monté au décollage tardivement, après l’averse de 13h30, pour que nous puissions observer la pluie tomber de-ci de-là depuis le déco, heureusement jamais sur nos têtes, bien proches du plafond par ailleurs.
A la troisième manche affichée, finalement les horaires sont donnés pour un start à 17h15. Nous jouons avec les barbules, comme en Suisse, au-dessus du plafond, en ne voyant que rarement plus de 20 pilotes. L’heure du start arrive et là on peut juger des positions. Je suis dans la moyenne, certains sont vraiment grimpés haut. Laissons-leur le bénéfice du doute.
Une exclusivité: je prends le risque d’annoncer qu’il n’y aura pas de manche aujourd’hui. Il a plu une bonne partie de la nuit, l’atmosphère est sursaturée, humidité à tous les étages, brumes accrochées dans le pentes, sol détrempé. Nous regrettons tous le système SMS utilisé par les Suisses pour nous prévenir des annulations ou des briefing. C’était grand confort, et c’est manifestement l’avenir.
Une mauvaise décision ce matin: nous monter au déco, 1 heure de navette, pour arriver au déco dans le froid, sans les lunch packages, sous un ciel bâché à 8/8 en voile et alto-Cu. Deux bonnes décisions cependant: une annulation après 2 heures d’attente (et les lunch packages qui ont fini par arriver). Et surtout après 30 secondes de vol en direction de l’attéro: ma décision de reposer au déco immédiatement après 30 secondes de vol. Tous les compétiteurs qui se sont trop avancés se font rincer par la pluie dans les 1500m de descente, et se font bien brasser jusqu’en bas.