Je me rapproche. Je touche au but (d’ailleurs j’y vais tous les jours). J’y suis presque. J’ai enfin produit quelque chose de presque correct. Presque, primo parce que Baptiste, Michele et une poignée d’autres me collent encore une demie-heure. Mais je suis dans le top 10, à l’avant du groupe des autres. Presque, deuzio parce que j’emplafonne de 8 m la limite des 10.000 pieds en altitude GPS. Cela n’aidera pas mon classement général qui sera bon à oublier. Cependant les 45 points de pénalité sont préjudiciables pour le classement par équipe, et je le regrette bien pour mes camarades.
Le parcours était construit sur une branche de 30 km travers au vent puis une seconde de 75 km vent dans le dos, en gros et en théorie. Je me fais coincer au plafond avant la B1, impossible d’envoyer les 360 il y a trop de monde autour. Le temps de trouver un peu d’espace libre il est trop tard. Je fais abstraction de cette boulette et retourne dans ma manche.
Aux deux-tiers du parcours le rythme change brutalement. Terminé les +3 et les +5, il faut déjà survivre et ensuite enrouler des 1,5 m/s. C’est à ce moment qu’un groupe s’échappe, sur une bonne analyse mais en allant se mettre bien bas: ville + valons + lisière de forêt + eau (c’est le combo gagnant ici).
Je prospecte pas mal, nous nous écartons beaucoup du trait pour finalement y revenir. Ce changement de rythme a surpris tout le monde, la grappe s’est bien éclatée et du coup est bien moins efficace. Je retrouve Rafael (que je remercie de m’avoir remercié d’avoir écrit et traduit mes bouquins, un honneur) et nous finissons la manche ensemble.
Surprise, le vent est maintenant de face, comme si les petits varios ne suffisaient pas. A 7 de finesse du but cela ne veut toujours pas rentrer. Je me refais à 100 m/sol 500 m avant la ligne, merci les urubus. Et maintenant, après une longue récupe: resto rapide, AG de la PWCA et dodo. Je retente la manche normale demain!