Temps mini de 46km avec heure limite de start à 14h00
La première balise est 18km au N, en avant de la crête, avec un rayon de start de 15km, suivie d’une balise à 18km au NO en plaine puis un goal à 10km au N au pied du relief.
Quand est-ce que ça va rentrer dans la caboche?
Alors autant résumer tout de suite: foirage total pour ma pomme. Seb et JMG sont au but, ils devraient bien remonter de leurs 12ème et 13ème place respective. Ce matin j’étais encore 5ème, les dégâts de la veille étaient finalement limités, à 170 points du premier. J’essayais donc de me remonter le moral pour cette nouvelle manche, tout restait possible.
Tous les bons décollent dans le créneau 13h15 / 13h30, dans l’optique de faire une course au but départ à 14h00. Je suis dans le groupe, idéalement placé au plafond en bordure de rayon de start à 13h45. J’observe devant moi, les 20km de crête sont bien balisés par les premiers partis. J’observe derrière moi, les bons sont bas et en retrait. Je décide alors de prendre le départ avec un léger vent de cul pour essayer de fausser compagnie à cette troupe. Mauvaise idée? Bien sûr, mauvaise idée. Débile même.
Spéciale dédicace (à Charles et au WorldWidePushTeam): tout à bloc!
Enfin, bref, c’est parti, André est tout de même avec moi, un poil en-dessous. Cette fois-ci je ne lâche rien, trims libérés et allons-y sur le deuxième barreau. Nous arrivons ensemble au bout des 20km de chevauchée sur la crête, lui tout par en-dessous, moi tout par au-dessus. Il connait vraiment bien le coin mais je me débrouille. J’ai fixé le vario mini à 2.0m/s pour enrouler ou avancer à toc et ça marche finalement aussi bien que lui qui visite les fonds de ravines. En fait mon Icepeak XP est plutôt solide à ce régime de vol et ne me fait aucune surprise, nickel.
Problème, nous avons doublé tout le monde sur cette crête, même Anton, et c’est le grand bleu devant. André décide avec une autre Magus (ils en ont vendu un plein container ici) d’avancer vers 2 voiles qui enroulent péniblement 2km devant, je les suis. Nous nous refaisons la cerise doucement avec André, le thermique s’éteint et l’autre Magus reste bas. Devant encore, une autre voile enroule bien serré un bon thermique. Nous avançons de concert, maintenant qu’André sait qu’il est mon ami, je traverse une turbulence, la voile à quelques centaines de mètres devant moi continue de sortir fort, je regarde derrière, André enroule dans la zone que j’ai marquée sans monter sur un tour, je décide de continuer d’avancer. Grossière erreur, je me prends du -4m/s sous le vent du thermique du gars devant et vais comme cela jusqu’en bas, stupide jusqu’au bout.
Quand est-ce que ça va rentrer dans la caboche? (deuxième)
Forcément, André va s’en sortir et je compte sur lui pour aller jusqu’au but à 10km à peine. La maxime du jour: à 300 mètres sol ne fais pas le fol, ou encore: un zéro vaut mieux qu’un 2 tu l’auras.
20 bonnes minutes plus tard toute la troupe partie à l’heure limite me passe bien haut sur la tête histoire d’enfoncer le clou avec de l’élan, et se dirige en masse vers le but. Je vais donc prendre une grosse raclée en points avec plus de 30 pilotes au but. Ils m’ont aussi fait comprendre une partie de mon problème d’hier: je crois que c’est la pression de voir le groupe des poursuivants qui m’a fait disjoncter hier, et peut-être même encore aujourd’hui, à négliger des zéros m/s par peur d’être rattrapé. Ca doit se situer quelque part entre orgueil et impatience. J’avais encore la déception de la manche d’hier dans la tête aujourd’hui, cela n’a pas aidé non plus.
Demain est un autre jour
Comme l’a souligné Stef dans un commentaire, le niveau des pilotes SudAfs de pointe est meilleur que je ne le pensais en venant. Stefan a manqué de poser pas trop loin de moi, 30 minutes pour s’en sortir, les SudAfs vont reprendre la tête du classement. D’ailleurs cela a toujours été un Sud-Africain qui a gagné le All-Africa Open, malgré Stef, Paul Schmit ou les Valic.
Cependant je n’ai pas l’impression que ce sont eux qui me battent, mais que je me ratatine tout seul comme un gland. Bon, je vais essayer à la fois d’intégrer tout ça et de l’évacuer, demain est un autre jour, j’ai gagné en vitesse cette semaine, il faut encore que je cherche le frein à main au fond de ma sellette, et il me reste encore une manche pour me faire plaisir.
Max, tu as mis le doigt sur la difficulté principale de la course en parapente: discerner le moment ou le lieu exact du changement de rythme. Quand on est dans l’elan après un long moment de push, pas facile de s’arrêter mais cest aussi ce qui donne de l’interet à la course. Pour ta derniere manche , il est tentant d’essayer un coup de panache mais tu profiteras mieux (pédagogiquement)d’un bouclage dans le paquet en appliquant les recettes que tu connais.Oublie ton ego.
Si je me permets de tels propos , Max, Cest parce que je me reconnais dans tes erreurs et pour moi c’est souvent par manque d’humilité.
Comme dit Goueslain: il suffit de rester avec le groupe et l’opportunité de finir dans les premiers se présente ou ne se présente pas . Ca paie rarement forcer le destin.En tout cas , il y a plus à perdre qu’à gagner. En appliquant cette recette, il fait 10 eme de la Coupe du monde en Italie après plusieurs années d’absence .Moi meme , sur cette meme PWC, la seule manche que je ne boucle pas de 1,5 km est du à un manque d’humilité: des pilotes que je jugeais inférieurs en niveau étaient mieux placés à 10 kms du goal et pour ne pas me faire doubler par ces pilotes , je suis parti trop bas. résultat: un gros trou ,de la deception. A+ Stef
et appelle moi(nous) pour un cross en plaine au printemps
Merci Stef, je vais voir pour cette dernière manche, je suis complètement paumé et sans objectif. Peut-être essayer de retrouver un peu de plaisir dans le vol. À+