Vous allez lire le récit d’un gars un peu fatigué et déçu qui a mal au crane. Voilà, une erreur d’appréciation, générée par une fixation sur un point de passage du parcours, aura eu raison de mon championnat. Et encore cela aurait pu s’arrêter dès le start. Mais je vais un peu vite en besogne: nous avons bénéficié de conditions meilleures que celles attendues, vent de OSO 15 km/h au lieu de 20 ou 25 et plafond à 2000 m au lieu de 1600. Nous avons eu à parcourir 47km sur un zigzag dans la vallée de la Tour (facile à trouver sur la carte: elle va de Moche à Croute) suivi d’un passage de crête pour aller se jeter, vent de cul ou sous le vent selon votre mental, dans un plané final d’une vingtaine de km.
Parlons donc du start. Je suis bien placé, je prends l’initiative d’aller le franchir, mes instruments bipent, je tourne, je vérifie mes instruments, panique ! J’ai confondu le bip de l’heure de start avec celui du franchissement du start. Il me manquait quelques dizaines de mètres pour être dans le rayon. Pas de panique ! Je n’ai fait que 300 m, same player shoot again, demi-tour, start validé, re-demi-tour et c’est parti avec 100 places et pas loin d’un kilomètre de retard. Sur 47, ça compte. Je mets tout à bloc et reviens dans les 5 premiers entre B1 et B2.
Après B2 survient l’option du jour: le Treh ou Kruth (dans la vallée de la Thur). Charles prend à gauche, là où nous n’avons rien touché à l’aller. Je choisis l’altitude et la ligne, ce sera le Treh avec Luc, Seiko, Pépé, Tim et Stéphane. Stéphane fera 3 de la manche, Tim terminera avec moi, Pépé bouclera 20 minutes après moi, Seiko ne bouclera pas et j’ai cru voir Luc poser sur la crête. Dit comme ça on peut dire que je m’en sors bien. Mouais.
À vrai dire j’avais un problème avec cette crête. Exactement comme avec celle d’Ager. Je ne comprenais pas pourquoi il nous fallait aller sauter cette crête avec les conditions annoncées. Je n’ai pas su m’en libérer et je n’ai malheureusement pas revu cet avis en fonction de la réalité des conditions. Ce qui fait que j’ai lâché un thermique qui me dérivait vers 1700m alors que j’étais à 16 de finesse du but pour aller perdre 21 minutes et revenir exactement à la même position et rentrer de là au but sans plus rien enrouler. J’ai autour de 20 minutes de retard sur Charles, le magnifique gagnant du jour. La messe est dite. Je ferai de mon mieux sur les manches qu’il nous sera donné de courir les jours prochains, je vais essayer de remonter des places, mais ma course est pliée. Ainsi soit-il.
Autant il faut adresser des louanges à l’organisation de ce championnat sur bien des points, autant le retour du but de cette manche est à classer dans mes pires souvenirs de 12 ans de compétition. J’ai connu quelques galères perso. On peut dire qu’elles sont inévitables, il est parfois compliqué de récupérer les pilotes un par un, sans compter sur les endroits exotiques dans lesquels nous terminons parfois nos vols. Mais là, une telle Bérézina avec tant de pilotes au but si près du PC course, l’obligation de repasser au PC course plutôt que de nous déposer à la ferme auberge du repas gentiment offert par l’organisation que nous allons donc rater, toute envie d’y aller coupée, c’est à classer au niveau des semi-finales turques et des vaches argentines. Enfin, c’est la déception de mon résultat qui doit me priver de ma bonne humeur. Ou bien cette longue fin de journée m’aide-t-elle déjà à oublier le résultat et faisant mieux face à ce qu’est la compétition, même une voile la voile pliée dans son sac.
Allez! Demain on fait péter les 100 en triangle FAI!