J’ai hésité à publier un billet quotidien pendant la course. Ou à demander à Laurie de le faire pour nous. Mais toutes nos minutes ont été utilisées et notre énergie focalisée vers un objet unique. Maintenant que mes pieds refroidissent dans une bassine de soupe à la Bétadine et que Laurie profite d’un repos bien mérité je peux vous raconter notre aventure.
Vendredi, premier jour de course, le départ est décalé de 9h à 15h afin de nous éviter de prendre la saucée pendant 15 heures de marche. Ce ne sera que pendant 6 heures. Ce petit glissement sur l’agenda me laisse juste le temps de finir ma boîte d’antibiotiques pour angine et de colmater la diarrhée qui me vide depuis 48h. Je vais démarrer affûté comme il faut!
Aujourd’hui ce n’est pas le Bornes to Fly mais le Bauges to Walk. Je suis une quiche dans les montées raides mais j’avance avec rythme sur le plat et les petits pourcentages. Aucun avantage décisif ne sera acquis aujourd’hui. Il s’agit avant tout de ne pas s’entamer physiquement et de se placer pour le lendemain.
Le passage du col de Chérel est un peu hors du temps. Moi qui ne me suis pas fait une seule ampoule après des heures et des heures d’entrainement je constate un petit problème dès mon premier changement de chaussures en attaquant la montée. En passant des runnings aux trails j’ai mal ajusté mon serrage et pas adapté ma foulée. J’ai mal aux patins, les pieds trempés en baskets dans 30 cm de poudre, englouti par une purée de pois et la bise avec les mains qui gèlent. J’ai beau marquer le coup 200 m sous le sommet je suis finalement content de me faire rattraper par des copains pour retrouver le moral sur la fin de la montée et parler de nos vies dans la descente. Surtout qu’un thé chaud et sucré préparé par Laurie m’attend plus bas, agrémenté d’un succulent sandwich jambon / reblochon! Ou camembert? Ah non, c’était caprice des dieux de la météo!
Je finis la journée là où je le pensais et le souhaitais: entre le col du Frêne et le Pelat. Mon hypothèse optimiste si je n’avais pas coincé au col de Chérel était de tirer vers le Charvet pour une fléchette matinale qui m’aurait permis de passer en finesse le col de la Cochette et de glisser vers la Rochette. Je ne pose pas de question sur le classement, je suis là où je dois être. J’ai pu retrouver des copains de longue date. En découvrir de nouveaux. Passer un moment ensemble, tailler une bavette, transpirer de concert. C’était une belle première journée.
Merci pour ce premier récits. Ma p’ov dame, y a plus de saison ! J’attends le récit du J2 et sa tactique. Pas pu tout suivre en temps réel….