Au cours de l’hiver dernier j’ai traversé une période de grande fatigue physique et mentale. Je me suis reposé comme j’ai pu mais j’ai voulu en savoir plus sur cette fatigue, la comprendre et la mesurer pour mieux la combattre.

HRV

Jamais en retard d’une mode je me suis intéressé à la HRV (Variabilité de la Fréquence Cardiaque en bon français). L’idée est la suivante: notre système nerveux autonome – ou neurovégétatif – envoie deux types d’ordres à notre cœur, et chacun de ces ordres a une fréquence propre qui se retranscrit dans les légères variations de notre rythme cardiaque, qui le module en quelque sorte. Le premier type d’ordre vise à notre préservation à long terme et demande à notre cœur de battre lentement: c’est le système parasympathique. Le second type d’ordre vise à notre survie immédiate et suggère à notre cœur de s’activer, par exemple pour répondre à une menace: c’est le système orthosympathique. J’ai fait court, là, en essayant d’éviter de dire de grosses bêtises, renseignez-vous sur le sujet si vous souhaitez développer.

Je me suis lancé dans une campagne de mesures quotidiennes avec un protocole fort simple sur une durée de 1 mois:

• Une ceinture cardio-fréquencemètre (j’ai jeté cette daube de ceinture Garmin depuis, au profit d’une Décathlon), une clé USB (Garmin pour le coup) qui gère les communications en ANT+ avec la ceinture, un logiciel de capture (HRV Tracker) et un logiciel d’analyse (Kubios HRV).
• Tous les matins, au réveil, je note mon état de fatigue perçue sur une échelle de 1 à 5 avec quelques commentaires. Puis je comme l’acquisition de l’activité cardiaque par 5 minutes en position couché, ce qui permet de mesurer l’activité parasympathique, enchainé par un passage debout rapide qui correspond à un tilt-test, suivi de 3 minutes en station debout, ce qui permet de mesurer l’activité orthosympathique.

Fatigue

Je vous passe les quelques petits soucis rencontrés en pratique et saute directement aux conclusions:

• Les mesures d’orthosympathique (LF et SD1/SD2) et de parasympathique (HF et SD1) ne m’ont pas semblé significatives. J’ai déterminé qu’elles sont totalement dépendantes ou plus exactement perturbées par mon rythme de respiration. C’est peut-être dû à mon protocole, peut-être à mon matériel. Toujours est-il que je n’ai rien pu en tirer sur le type de fatigue et donc de récupération ou de travail à envisager pour réduire la fatigue.
• Le rapport HF / (LF + HF) n’est pas plus significatif de l’état de fatigue général.
• La mesure de la RMSSD des variations de la fréquence sur l’ensemble des 8 minutes de plage d’analyse est fortement corrélée à mon état de fatigue.

Donc si vous voulez savoir si vous êtes physiologiquement fatigué, établissez un référentiel de votre RMSSD en état de forme. Puis faites-en des mesures ponctuelles pour infirmer ou confirmer vos sensations, ça marche. Pour savoir de quel type de fatigue vous êtes la victime, et bien il faudra améliorer mon protocole ou trouver une autre méthode.