Nouvelle journée, nouvelles conditions. Aujourd’hui nous avons du Sud annoncé, ou de l’Ouest, selon les sources. Et puis un voile bien présent et bien épais sur 7/8. Le dernier 1/8 est du coté d’Avila, à l’est de Piedrahita. Les premiers décollages se font au compte-goutte mais tout le monde a le même programme, vive le soleil, cap sur le col de Vilatoro puis Avila. En l’air c’est un peu bizarre, parfois cela rentre en Ouest, souvent en Nord. Je fais assez rapidement un plein à 2600m et trace sur l’antenne qui est à gauche du col. Ensuite ça niaise au niveau des éoliennes, j’avance tant bien que mal et finit par trouver un thermique qui me remonte de 1500m à 3350m. Je n’avais pas prévu ça, et ça caille!
J’avance plutôt bien vers Avila. J’ai l’impression que le voile qui avance avec nous fait office de front froid et crée une ligne de bonne énergie. Je commence à me dire qu’il faudra faire attention au NOTAM à 3000m. A partir de là on peut voir les choses selon deux angles, mais à la fin ça finit toujours par terre. Parce que d’un coup je prends 20km/h dans le nez (de l’Est donc) et tombe du ciel. Je décide donc de faire demi-tour, surtout qu’un trou de bleu perce de nouveau vers le col de Vilatoro.
La bonne décision au mauvais moment
Je suis sûr que je prends la bonne décision de faire demi-tour. Mais trop tard. Je viens de tomber de presque 3000m à un poil plus de 2000m. Certes le vent me pousse, certes je me mets vent de cul pour fuir la zone, mais je ne trouve pas le thermique salvateur. Le vent casse la convection. Je passe 10 bonnes minutes sur un coteau, face au vent, à 100m/sol avec des milans. Mais les milans ne sont pas de vrais amis. Ils tournent sur la tranche et moi je ne peux pas. Alors je zone un moment et puis je laisse tomber, ça craint pour poser ce coteau.
La mauvaise décision au bon moment
Ou alors on peut aussi dire que je prends la mauvaise décision au bon moment. Faire demi-tour était la bonne stratégie, mais j’aurais dû me jeter plein vent de cul sur les reliefs au sud de la plaine d’Avila. J’aurais peut-être eu plus de chances de raccrocher en face. Mais pas sûr que j’eus pu y parvenir.
Je rends donc un petit 66km en 3h de vol. Petit, petit. Dommage, dommage, j’avais un gros coup à jouer. Si le retour sur Piedrahita avait voulu jouer, c’était bingo. Ce sera pour après-demain, car demain s’annonce vraiment pourri.
Tu es moins souriant que sur l’auto-portrait précédent… Ca caille ?
Le récit est toujours aussi passionnant, j’aime les titres ! 🙂
Perso, les seuls milans que j’ai pu approcher, quelque soit leurs qualités de vol, et même si cela avait été possible, il n’était pas conseiller de les suivre ! 🙂
A demain pour la suite !