Éloge de la fuite

  • Auteur: Henri Laborit
  • Éditeur: Folio Essais

Éloge de la fuite

La fuite par opposition à l’affrontement ou à l’évitement (qui tous deux se focalisent sur l’obstacle). Cet ouvrage est une référence, écrit par une référence. Je ne parviens pas à me souvenir comment j’ai découvert récemment son existence, mais dès lors sa lecture m’a paru indispensable. Encore l’effet d’un bon titre, qui sait? Son thème est le fonctionnement de l’homme, et par extension la sociologie.

De la nécessité mécanisée

Le message est simple: les actions de l’homme sont téléguidées par son système nerveux central qui vise essentiellement à sa conservation, sans réel libre arbitre. Ses décisions sont le produit de cette nécessité et de sa connaissance de son environnement. Toutes nos actions sont utilitaires et visent à notre survie ou, ce qui revient en fait au même pour l’auteur, à notre dominance que ce soit en matière d’altruisme, d’amour, de religion, de travail…

La démonstration n’est pas très optimiste car froidement réaliste et scientifique. Biologique et mécanique. Elle s’appuie sur la nécessité -que dis-je, l’impérieuse nécessité- de survie d’abord individuelle puis collective. Par voie de conséquence, alors que l’homme se développe par les relations sociales, toute relation sociale vise à la mise en place d’un système hiérarchique de dominance dans lequel les dominants trompent les besoins des dominés. L’auteur arrive ainsi à une opposition (ou une association à but lucratif?) entre culture et propriété, entre création et production, entre rapports humains et connaissance technique.

Lueur d’espoir

Par chance, l’auteur nous concède que l’homme a développé des capacités de conceptualisation, d’association de concepts, d’imagination, de création. Et surtout l’auteur constate et valorise l’existence et l’influence énorme de notre inconscient. L’espèce humaine s’est développée grâce à sa capacité à ajouter de l’information à la matière et au vivant, ainsi qu’à sa capacité à stocker et transmettre l’information entre générations, puis à faire preuve d’imagination. Voici qui nous distingue heureusement du reste du règne animal, non?

Sur un plan littéraire, j’ai trouvé quelques longueurs au début, des digressions permanentes, des répétitions au milieu, des raccourcis à la fin. Le contenu est dense, la rédaction est parfois simple tantôt tortueuse, au final le message fort manque de clarté à mon goût.

Pourquoi notre inconscient s’est-il développé, de nouvelles facultés pourraient-elle apparaître, que faire de notre vie? Pas de réponse. Peut-être ne suis-je pas au niveau? Une lecture frustrante. Et pour le prochain compte-rendu, il faudra attendre un peu, je n’ai pas terminé mon dernier bouquin!

4 réflexions sur « Éloge de la fuite »

  1. "L’espèce humaine s’est développée grâce à sa capacité à ajouter de l’information à la matière et au vivant, ainsi qu’à capacité à stocker et transmettre l’information entre générations, puis à faire preuve d’imagination. Voici qui nous distingue heureusement du reste du règne animal, non?"

    Pas sur. Divers oiseaux et mammiferes marins ont une "culture" et des connaissances qu’ils transmettent entre generations.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Cultur…)

  2. Bonjour

    Quelques remarques :
    J’ai connu professionnellement Henri Laborit et j’avoue que certains de vos jugements à son égard me choquent :
    1) Le Prof Laborit était un scientifique, non un littéraire, encore que sur ce point, il supporte la comparaison avec des littéraires reconnus comme tels !
    2 ) Ce que vous appelez « digressions « sont chez Laborit, souvent des élargissements d’un concept à des faits annexes…
    3) Vous dites abusivement que « sa rédaction est tortueuse et qu’en définitif son message manque de clarté » Êtes vous un scientifique ou encore un médecin ? Dans le cas contraire, bien que Laborit soit un excellent vulgarisateur, il n’est pas étonnant que vous compreniez difficilement ce qu’il exprime !
    Dans ce cas, vous qualifiez d’obscur ce qui serait en fait la conséquence de votre manque de qualification scientifique !
    Le Prof Laborit était un scientifique authentique, les médications psychiatriques lui doivent beaucoup !
    Consultez donc sur le WEB l’ampleur de ses créations et ses apports en : médecine, psycho, socio, etc .
    Avant de juger abusivement le Prof Laborit, prenez donc connaissance de certains de ses nombreux ouvrages tels que : « la nouvelle grille » « l’inhibition de l’action » etc. et de grâce, soyez modeste avant de critiquer ce que vous appréhendez avec difficulté.
    Il est curieux que vous ne remettiez pas en question vos propres insuffisances dans un domaine que vous semblez bien mal connaître en accusant Le Prof Laborit de vos propres insuffisances.
    Laborit n’est pas un prêcheur, un faiseur de recettes que vous appelez de vos vœux mais une personne qui nous pousse tous à la réflexion. Dommage pour ce qui vous concerne, que ce ne soit pas le cas !
    Attention, vos jugements vous jugent !

    Cordialement

  3. Excellent!

    Difficile de me lire plus de travers. Mais j’ai déjà connu ça, pas de souci.

    Moi qui parlait de "message fort", "d’ouvrage de référence écrit par une référence" et de "peut-être ne suis-je pas au niveau", et j’en passe, je vais vite aller me rouler dans la fange tout seul!

    Ou les orties?

    Ou pas.

    Maxime

  4. Très sincèrement je ne comprends pas vraiment le sens du second message… Cette intervention est-elle de nature à vouloir se faire "mousser" en revendiquant un pseudo statut de scientifique… ca alors… ??? (Moi connaitre Laborit, donc toi pas pouvoir comprendre…).
    Si tu n’es pas MCF à l’université tu n’as pas le droit de commenter un ouvrage… dur !
    C’est la lutte des classes mon gars ! Bourdieu doit bien se marrer dans sa tombe !!!
    Cette intervention est une belle forme de "violence symbolique" face à une libre expression…

    Concernant l’ouvrage, tout est dans le titre "l’éloge de la fuite"…
    Pour avoir lu le livre en comparaison avec le film "Mon oncle d’Amérique", l’écriture de Laborit n’est pas toujours digeste. En revanche, le film démontre bien la thèse de Laborit à la frontière des sciences biologiques et des sciences humaines…

    Face aux chocs électriques générées par le contexte (la société – la cage du rat pour l’expérience) il est parfois plus prudent de fuir pour éviter la dépression nerveuse, le cancer ou toute autre pathologie moderne, ou tout simplement se battre avec ses collègues…

    cordialement

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