Je vais changer mes routines: voici une conclusion avant même la fin de la compète! Car il y a de bonnes chances que cela vole demain mais depuis lundi soir j’ai la tête un peu ailleurs.
Techniquement parlant, je crois que je vole bien: souvent bien placé dans les grappes, dans les noyaux, en transition, dans le bon groupe. Maintenant, je dois mettre cette technique au service de la bonne stratégie de vol pour produire de meilleurs résultats en A et aux Championnats de France.
Certes j’avais un objectif affiché de faire dans les 10, mais intérieurement je l’avoue, je rêvais de la boîte. Je me suis d’ailleurs aperçu que d’autres aussi avaient rêvé pour moi, ce sont de bonnes vibrations. La fin du rêve dès la première manche a rendu impossible la poursuite de l’objectif. C’est là que je constate que le rêve était plus fort que l’objectif.
The French Flair, the French Touch
La victoire de Simon l’année dernière m’avait fait croire qu’un certain type de vol, porté vers l’avant, ambitieux, autonome, pouvait être victorieux. Mais Simon maitrisait parfaitement son sujet, son matériel, son terrain, à très haut niveau, et cela n’a pas été mon cas ici. Bref, Simon m’avait fait rêver. Ce panache et cet éclat ont été l’exception qui confirme la règle. Un championnat se gère et se gagne avec une autre stratégie de vol, plus conservatrice, dirais-je. Et cette année c’est le retour à la normale. Ce n’est pas forcément le type de vol que j’apprécie le plus, ce n’est pas forcément celui que je sais produire, mais c’est bien celui qui gagne.
DJ-Max & The Mix
J’ai un curseur à régler entre 80% initiaux de vol avec la grappe et 20% finaux de vol plus rapide porté vers la ligne. J’ai aussi un curseur à régler sur le rythme de vol. Ils sont proches mais pas tout à fait identiques. Le rythme qui me permet d’être dans les 20 en PWC me projette trop sur l’avant en A. Ici, un rythme trop élevé isole sur l’avant, et chaque fois où je me suis isolé devant j’ai été sanctionné. Peut-être également que l’introduction des discards en Coupe du Monde nous amène à voler différemment, et il est certain que cette différence ne fonctionne pas sur un championnat national.
J’étais au bon réglage de curseurs sur la première manche de ce Championnat, mais une erreur de débutant m’a fait perdre tout espoir. Je pourrai toujours pester contre la modification de cette dernière balise, elle était là où elle était et il fallait composer avec. A partir de là, je n’y ai plus été mentalement. Ma deuxième manche a été correcte mais sans illusion, besogneuse. La dernière était dans un esprit 1000 ou rien, plus tournée vers le classement A que le CFP (et dans cet objectif, partir seul devant était la bonne décision, ce qui ne m’empêchait pas de faire un tour ou deux avant de partir).
Tout, tout mais pas ça
Pour réussir un jour sur un Championnat de France il faut adopter la bonne stratégie de vol, la stratégie de vol adaptée au contexte et aux objectifs. C’est donc un sentiment mitigé sur ce championnat: j’étais prêt, je volais bien, j’avais la bonne stratégie et je plante tout sur une erreur que je ne me pensais pas capable de faire. La suite n’a été que la conséquence de cette erreur et n’a pas grande importance.
Objectivement, depuis le début de l’année je n’ai produit aucune bonne manche en Nationale A. Soit j’ai une approche de type entrainement sur tel ou tel thème, et du coup il n’y a pas de résultat en points. Soit je joue la victoire et je me déchire en cours de vol parce que je suis seul dans un coin que je ne connais pas.
Alors il reste demain, et il reste 6 manches possibles de Nationale A d’ici la fin de la saison. Promis, je vais essayer de me remobiliser sur ces A, de ne pas rentrer dans le « 1000 ou rien » et de travailler le réglage des curseurs pour être enfin satisfait de la performance produite.
Salut Maxime,
Juste un merci pour tes posts aussi réguliers que pertinents. (… même si je ne suis pas toujours d’accord ;o) cf message il y a qq semaines sur l’homologation des ailes)
Ton humilité couplée à un recule inouïs sur toi-même et tes actes, m’impressionnent énormément.
Quelque soit le domaine, peu de personne réfléchissent comme cela: recherche de l’objectivité à tout prix pour ressortir des faits, des conclusions et donc un progrès.
Cette démarche constructive est difficile à réaliser puisque l’homme est remplis de passions; imbibés et troublés par l’égo et l’impulsivité (j’en passe et des meilleurs) nous sommes tous prêt à nous jeter dans des raccourcis sur nous-même (et nos actes) qui nous rassurent et nous confortent pas forcément vers la remise en question ni le progrès…
Chapeau pour cela, et le reste.