Un aller-retour au déco (pour vérifier la proche présence de 2 Cb et 1 Ns) plus loin, la manche n’est pas lancée. L’occasion de profiter du centre Balnéa cet après-midi, et de reparler un peu d’hier, voire de la semaine. Les deux phrases que j’ai le plus répétées hier après m’être posé: "mais c’est quand même incroyable!" et "mais qu’est-ce que j’aurais dû faire d’autre?". Je persiste à dire que je n’ai pas pris feu, mais pour autant je n’ai pas pris la bonne décision après avoir tourné cette fameuse B2.

Après avoir discuté avec les uns et les autres, même si toutes les analyses et tous les avis ne sont pas identiques, voici ce qu’il en ressort:

• La journée s’annonçait stable, les vautours avaient du mal à enrouler au-dessus du déco (pour ensuite se précipiter sur une carcasse), les plafonds étaient compris entre 2000 et 2200 depuis plus d’une heure dans des varios inférieurs à 1m/s.
• Les matérialisations nuageuses étaient peu nombreuses et très élevées.
• Après que j’ai fait la balise, les plafonds descendent, je suis à mi-hauteur dans les grappes sur l’arête.

Je décide alors de prendre ce qui est sensé être le chemin des écoliers, sans risque. Je pense pouvoir avancer sur le parcours sereinement, sur un itinéraire préconisé et assez naturel. C’est même un itinéraire plus long que le simple suivi de la flèche, car je peux m’offrir un détour contre de l’assurance d’avancer sur le parcours sans tomber. Et le retour direct par une combe en basse couche dans la stabilité n’est pas une option pour moi. Je confirme mon choix en me mettant face au vent: 15 à 18 km/h, ça doit tenir en soaring jusqu’au déco, le temps de rattraper un thermique ou la confluence.

C’est là que j’aurais du réagir différemment:

• Voler seul alors qu’il reste 60km à faire dans des conditions péteuses, c’est dur.
• Je n’avais jamais testé le cheminement recommandé, et j’avais peu d’indices pour confirmer que les conditions nécessaires étaient bien installées.
• A l’aller la confluence était présente sur l’arête du déco et la combe derrière le déco semblait contribuer à cette confluence, donc donnait le signe d’être allumée.
• Il était trop tôt pour que la brise soit correctement installée (en fait elle ne s’est même jamais installée).

J’aurais donc dû rester en attente, sur l’arête, avec la grappe qui tentait de faire la balise à son tour.

• Si personne ne faisait la balise, j’avais gagné.
• Si d’autres pilotes faisaient la balise, je pouvais en attendre une dizaine pour les suivre ensuite par dessus.
• Dans tous les cas j’avais le temps de refaire un plein complet et grappiller les 200m qui auraient pu valider mon choix de trajectoire ou me donner plus de temps pour étudier l’autre option (the Valic turn).

Pas facile d’avoir 10 minutes d’avance à la B2!

Demain s’annonce d’ores et déjà bâché, une opportunité de vol existe pour samedi, nous ne volerons pas dimanche. Je me détache déjà de ce Championnat de France et vais essayer d’en tirer quelques enseignements.

En attendant, pour voir toutes mes photos, c’est ici.