Ce matin, petit-déjeuner en terrasse, au soleil, à 7 heures du matin, avec les croissants dégotés par Jean-Ba. La fatigue de la veille ne nous a pas autorisé un sommeil jusqu’à l’heure du réveil-matin. J’ai encore le bout de l’index et du majeur gauches insensibilisés, suite au froid de la veille. Un voile d’altitude vient doucement s’installer. Ce sera le couvercle que nous garderons toute la journée au-dessus de la tête. Du sud est annoncé, nous retournons sur le site de la journée d’entrainement, qui marquait également la limite des points temps hier: Bischling.
Pas dans le rythme
La manche est une course au but de 64km. Comme le déco est foireux, plat, alimenté de travers, avec le thermique de l’autre côté d’une épaule à gauche du déco, l’organisation ouvre la fenêtre 1h30 avant l’heure du start qui se fera à 1km seulement du déco. Comme personne ne se présente pour décoller (normal), ils font sauter la liste de priorités et tout le monde peut rentrer sur l’aire de décollage. Je me décide à y aller, histoire de ne pas être bouchonné plus tard et de me donner le temps de monter au plafond en me faisant une idée des conditions.
Alors j’ai rapidement une idée très précise des conditions: la prise d’altitude ne pose aucun problème, et nous voilà à glander pendant une plombe entre 3400 et 3600m. J’ai bien pensé aux sous-gants cette fois, mais rien à faire, ça pèle grave. J’en ai même les avants-bras engourdis. Mais j’ai bien le temps et la lucidité pour penser à sortir mon tuyau avant le départ! Je fais comme la veille un excellent start, et j’enchaine direct sur la fin de la manche pour moi en choisissant une mauvaise ligne vers la B1. 10km plus loin le groupe parti intelligemment à gauche nous a mis 500m d’altitude dans la vue, on peut passer à autre chose.
Et le autre chose c’est de l’exploration du terrain en mode cross-country. Je prends des cheminements assez larges, éloignés du relief, guidé par les cums. Ca marche pas trop mal jusqu’à B2, mais je ne pousse pas assez le barreau pour espérer revenir sur les furieux de devant. Au retour de B2, je persiste dans mes placements au large, je vois qu’ils ne sont pas très fiers devant, alors je prends à 90° de la route pour aller chercher un bon cum qui pourrait me donner ce qu’il faut pour aligner les 20 derniers km en ligne droite, et profiter d’un coup de trafalgar devant. Forcément quand j’arrive le cum ne donne plus rien, je repars la queue entre les pattes pour boucler au-delà de la 50ème place. Les premiers doivent boucler en moins d’1h30…
Pas dans la course
Dans ma série de détails d’hier, j’en ai oublié: en cherchant mon tuyau j’ai bousillé la pédale de la radio qui se scratche sur un doigt. Je me pose des questions sur ce nouveau truc, avec les complications que ça apporte, je vais certainement revenir à plus simple. Autre détail, je me demande si je ne me suis pas fait un peu d’hypoxie hier. Pour vous dire: pendant toute la course je me trouvais trop chargé. Alors qu’est-ce que j’ai fait au plafond avant le plané final, j’ai vidangé un demi litre d’eau! Débile le garçon. Peut-être que ma ligne de sortie du start ce jour est à mettre sur le même compte.
Le temps se bouche ce soir, j’imagine qu’un front chaud nous passe sur la tête, ce n’est pas bon signe pour demain. Tiens, les premières gouttes arrivent…