Difficile de me mettre la tête dans le bon sens aujourd’hui. Le vent est léger cul au déco, je me prends à avoir des envies d’annulation, pas trop positif comme pensée. Puis j’apprends avant le briefing que le classement a changé. Je ne suis plus 4ème avec 40 points d’avance sur le 5ème et 60 sur le 6ème, mais 5ème avec seulement 10 points d’avance sur le 6ème. J’ai un peu de mal à comprendre ces histoires de changements dans le scoring en cours de route. Toujours est-il que la 3ème manche a été validée pour la pré-PWC et l’open FAI, mais annulée pour le Championnat d’Espagne. Du coup je ne suis pas le seul à être perdu dans les classements, ça braille un peu en espagnol au briefing.
Pour compliquer le tout, le DE nous concocte une manche de 77km en plaine, avec 6 clock-starts, histoire de nous paumer un peu plus les uns par rapport aux autres. Pour moi, pas question de faire du marquage. Je veux partir avec un groupe, pas trop tôt pour que le parcours soit balisé, pas trop tard pour que le bleu et le voile qui approchent ne me gênent pas.
Tic, tac, tic, tac, dringgg, on se réveille!!!
Nous prenons le 3ème start avec Erwan et Nico. Je dois remercier Erwan pour la sortie de déco car j’avais franchement l’impression de ne rien comprendre et de n’arriver à rien. Un peu comme lors de la dernière manche de la Coupe de France de Plaine l’année dernière lors de laquelle j’avais suivi Martin qui avait réussi à me réveiller à mi-parcours. Là, avant le start, je me suis mis sous Erwan en attendant qu’il trouve les thermiques, je n’arrivais pas à monter sinon.
Après le start, c’est Erwan qui part sur une option nase, en suivant la ligne de crête, et en emmenant Nico dans son sillage. Pour ma part, je suis mieux dans mon pilotage, je file en plaine pour enchainer les cums. Au troisième, qui voila sur ma droite? Erwan qui s’est ressorti miraculeusement de son trou. Pas de nouvelles de Nico par contre. Je quitte mon groupe qui tire droit dans le bleu pour me rapprocher d’un cum à droite de la trajectoire, toujours avec Erwan. Et le voila qui perd toute vitesse horizontale et monte à la verticale dans du +6m/s. A mon tour? Non, pour moi, nenette! Incroyable ce truc! Il me met 500m de gaz que je ne rattraperai jamais.
Tu freines t’es un lâche
Nous sommes à 20 bornes du but, Erwan peut y filer tout droit en rebondissant dans les bulles. Pour moi c’est tendu jusqu’au bout. Il me refait encore une fois le coup du gros thermique que je ne trouve pas. 16 de finesse à 20km du but, 11 à 13km, le vent me pousse moins dans la basse couche, ça dégueule et c’est nerveux quand ça déclenche très sec, pas assez large pour être enroulé, trop fort pour garder le push en permanence, gros stress sur le plané final. Je passe la ligne avec 100m de gaz sur le rayon des 400m, au-dessus de la ville de El Burgo de Osma, juste assez haut pour aller me poser dans le premier champ venu. Pfiouuu… Décompression…
Voila, je suis au but, c’est l’essentiel, j’ai respecté le plafond des 3000m, Erwan me met 5 minutes, ce n’est pas grave et c’est tout ce que je sais. Je suis plutôt content du vol, mais j’attends avec impatience et une pointe d’angoisse la remise des prix de ce soir. Il y a une bonne cinquantaine de pilotes au goal, c’est l’heure de compter les bouses!
Bravo et encore merci pour les récits 😉
++
Bon, et alors, MERDE! Les bouses, ça dit quoi?????????
Je rentre juste (au passage, ciel de folie entre Paris et le Morvan… bon, entre les lignes de grains, quoi!… ;-)) et le suspens est insoutenable!!! J’imagine qu’à c’t’heure, je dois attendre dimanche matin "matin"… Mais je suis sûr que ton histoire finit bien, Maxou…
J’apprends beaucoup grâce à toi… quel talent… quelle pugnacité…continue… et MERCI!
XtoF
La conclusion ce dimanche soir, le temps de rentrer à la maison et de laisser refroidir un peu tout ça…
Bravo Maxime!
On dirait que tu arrives à contenir les "diablotins" qui te paralysaient sur les fins de manches… du moins, tu y arrives bien mieux. En plus dans une compet très marginale comme celle-là, tu t’en sors comme un chef!!! Bravo… quels progrès remarquables tu fais ! Et bien moi, je suis fier de toi ! Bon retour… et vivement les prochaines aventures !