Pré-Coupe du Monde Colombie 2007

La Colombie

Les Colombiens sont à fond dans l’espoir et la mobilisation pour organiser une épreuve de PWC. Je ne connais pas le cahier des charges, mais sur le plan de la motivation le critère est rempli sans aucun doute. Ils sont d’une volonté à toute épreuve, égale à leur gentillesse, dans l’objectif de mieux faire connaître leur pays et de redorer son image. Les aspects de sécurité qui nuisent tant à l’image de la Colombie me semblent disproportionnés, tant par rapport à d’autres pays d’Amérique latine que par rapport à mon vécu sur place. Sur le plan pratique, ils ont encore du boulot, surtout pour le déco. Ils sont conscients des obstacles à franchir, et chose plus rare encore, ils sont à l’écoute des suggestions comme des critiques constructives. Ils nous l’ont prouvé au cours de la semaine.

Les Colombiens sont hyper accueillants, toujours prêts à rendre service. Peut-être l’expression d’un déficit de reconnaissance. Hier soir à l’aéroport, les gars qui devaient venir me chercher ne sont pas là. Un petit coup de stress (surtout après un atterrissage folklorique du MD83 à Pereira), mais plein de monde pour me proposer ceci ou cela, par exemple de téléphoner pour appeler les gens qui devaient venir me chercher. Finalement les gars arrivent et veulent me prouver que le trajet jusqu’à Roldanillo prend moins d’une heure. On mettra 1h10, 120km/h dans les villages de nuit, même pas peur.

L’organisation est sud-américaine, toujours souriante et pleine de bonne volonté, et les paysages que nous survolons sont splendides. C’est un pays bien sympathique. J’espère que les transformations en cours iront à leur terme, les gens ont l’air positifs. C’est vrai aussi que c’est dans le caractère latino.

Roldanillo

Le schéma général est le suivant: une cordillère pas mal découpée et une plaine devant qui joue bien. Le site est à flan de montagne, une grosse heure de bus couleur locale pour monter par une piste, décollage à 1750m. Les paysages sont verdoyants. L’axe du relief est grosso modo N/S. Devant le relief une large vallée à 1000m d’altitude, dans les 15km à traverser, généreuse en thermique, avant quelques collines dans le lointain.

Nous décollons tôt, vers 10h30, start vers 11h, plafonds qui passent progressivement de 1900 à 2400 vers 14h. Des varios qui oscillent entre le 0.2 pour survivre à 100m/sol pendant 15 minutes (testé hier) jusqu’à des +7 en fin de thermique (pas trop regardé le vario dans ces moments-là, je vérifierai). Fin de manche avant 15h. Après cet horaire le vent du pacifique passe par-dessus le relief et ce n’est plus la même musique. Tous les jours le directeur d’épreuve envoie entre 65 et 75km, avec du monde au but. En général un premier tiers en longeant le relief puis le reste en plaine. Nous aurons volé tous les jours, en moyenne 4 heures quotidiennes.

Entrainement et reconnaissance

Je suis arrivé deux jours avant le début de la compétition pour m’acclimater et voler sur site.

Première journée, premiers vols, entraînement, reconnaissance du terrain de jeu, réglage de la nouvelle sellette… impeccable. On décolle tôt, en début d’après-midi il fait tellement chaud que tout se stabilise ou s’instabilise fortement. Pas mal de +3, un +7 sur quelques tours.

Ils ont des urubus locaux dont j’ai déjà oublié le nom. Même taux de chute que nous mais plus rapides, ils me collent au cul dans le thermique.

David avait raison sur un point: police au petit-déjeuner, armée au décollage. Mais les pilotes et organisateurs sont très rassurants sur le côté sécurité, aucune consigne de vol, aucune zone interdite de survol, tous les champs sont OK pour poser.

J’ai plutôt bien réagi au décalage horaire et instauré une routine du réveil jusqu’à la montée au décollage, en plus on vole tôt donc tout va bien.