Bornes to Fly 2015: conclusion

A vol d’oiseau le parcours optimisé mesurait 132 km. J’ai parcouru 123 km et 3400 m D+ à pied en 22h à 5,6 km/h de moyenne ou 6,5 km/h en enlevant les pauses. A cela s’additionnent 3 vols de 9, 30 et 8 km. Soit 25h40 de course au total. Je finis pas trop abîmé, voire pas du tout abîmé. Juste quelques problèmes d’ampoules. Pour mes prochaines paires de chaussures je sais que je privilégierai le maintien en priorité et l’amortissement en second, avant toute autre caractéristique. Depuis la fin de l’épreuve j’ai un truc bizarre dans la cheville gauche, peut-être l’insertion du fameux releveur. Et presque pas de courbatures. Étrange! La préparation payerait?


J’ai créé un avantage par le vol. Je l’ai consolidé par la course à pied. Je suis fier et heureux de cette combinaison. A tout moment mon mental est resté aligné. A aucun moment la complicité avec ma super assistante n’a failli. Une belle victoire sur moi-même. Une belle victoire d’équipe. Je suis content de ce que nous avons fait. Bonne préparation, bonne exécution. En débriefant la course nous avons vu peu de choses à améliorer. Peut-être que je fasse un peu moins d’emplettes (on devait pouvoir tenir un siège trois bonnes semaines et gérer une amputation dans le camion). Que je force Laurie à se mettre à côté de moi sur le podium pour soulever ensemble le trophée.

Je crois que j’ai compris plusieurs choses sur le sport pendant cette épreuve, en particulier sur les compétitions qui mélangent deux disciplines ou plus. La dimension de dualité n’est pas que dans le nombre de pratiques mais aussi dans les contradictions qui en naissent. Accepter sa performance et respecter celle des autres concurrents. Faire sa course et développer de la solidarité. Se faire mal et se faire plaisir. On trouve dans le sport ou dans la compétition ce que chacun y amène. Les responsables de sites savent que le comportement d’un seul pilote peut mettre en cause l’existence d’un site. J’ai tendance à croire qu’il en est de même pour une discipline jeune et en développement.

Sur un plan général chaque épreuve de Marche et Vol développe une originalité qui en fait son charme. Cela ne devrait concerner que le volet sportif. Il pourrait ou devrait exister un corpus de règles claires et communes pour tout ce qui touche à la sécurité. La gestion des zones au sol doit recevoir la même attention que celle des zones aériennes. Les pénalités doivent être spécifiques et spécifiées, par exemple un temps additionnel du double de celui gagné en commettant une infraction.

Pas assez de règles crée des controverses mais à la fin trop de règles tue les règles. C’est la question de l’esprit et de la lettre. Je suis venu voir le Marche et Vol pour différentes raisons. L’une d’entre elles est la lettre des compétitions traditionnelles de vitesse, pensant trouver un autre esprit dans les compétitions de Marche et Vol. Du bon sens et de la sportivité. J’ai trouvé cet esprit nouveau et positif. Ma sensibilité fait que des détails peuvent me toucher et je vais tâcher des les oublier. Au-delà de ma performance personnelle et de celle de notre équipe, je veux retenir tous ces bons moments, ces retrouvailles avec des copains, ces nouvelles rencontres, ces assistants de concurrents qui demandent si tout va bien, proposent à boire ou à manger et offrent même du papier toilette. C’est important le papier toilette quand on est perdu dans la montagne.

Les compétiteurs régulièrement présents en haut des classements de Marche et Vol sont de bons coureurs. Les « Courses en Montagne » mixent randonnée et alpinisme. Les « Courses de Montagne » sont des courses à pied en pleine nature extrêmement exigeantes. Il est certainement trop tard pour changer le nom « Marche et Vol » sous lequel nos compétitions sont identifiées. Pourtant « Course et Vol » ou « Course au Vol » seraient des dénominations à la fois aguichantes et plus proches de la réalité.

Je n’ai pas été très bon au micro lors de la remise des prix, fatigué et ému que j’étais. J’adresse un grand bravo et un chaleureux merci à Lara et Xavier ainsi qu’à toute leur équipe. Ils ont réussi cet évènement. J’ai apprécié le support inconditionnel de Pierre et Seiko, tout comme le soutien matériel et psychologique de Sylvain. La liste des personnes m’ayant encouragé est très longue, merci à tous, j’ai apprécié tous vos messages pour me booster puis tous les mots de félicitations. Je finis par un (bip-bip) bisou pour Laurie. A la sempiternelle question « Reviens-tu l’année prochaine? » j’ai trouvé la réponse: « J’aimerais beaucoup être l’assistant de Laurie l’année prochaine! ».

Merci à mes partenaires Naviter et TopMeteo. Ainsi qu’à Ozone France, Kortel Design et Sky Paragliders pour leur soutien.

3 réflexions sur « Bornes to Fly 2015: conclusion »

  1. « Course et vol » ?
    Effectivement à votre niveau, et connaissant bien les compétences de « trailer-coureurs » d’autres concurrents, je pense que tu as trouvé la bonne appellation. Encore un grand bravo à toi, à Laurie, e à tous les participants. Et aux organisateurs, bien sûr !

  2. Salut Maxime,

    Encore bravo… je m’en veux de ne pas t’avoir attendu après tes petits besoins naturels !!! Tes récits sont très intéressants. Aurais-tu ta trace GPS du vol qui te permet de passer en tête ?
    Sinon pour le nom, quand on me demande en quoi consiste les compétitions de « marche et vol », je prends souvent l’image de « trail parapente ».
    Au plaisir de te revoir bientôt.
    Julien

    • Salut Julien,

      C’est pas mal « trail parapente ». 3 minutes d’évacuation sanitaire qui ont fait un bel écart à l’arrivée… Je t’envoie ma trace.

      Maxime

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