Jacques entend une communication sur la fréquence radio de son club. Il reçoit un « Pierre pour Paul ». Mais qui appelle, qui est appelé? Est-ce Pierre qui appelle Paul, ou Paul qui appelle Pierre? Il n’en sait rien. Lorsque Jacques entend « Pierre pour Paul, je me suis fait mal »: que doit-il comprendre, à qui porter assistance, comment intervenir et à qui s’adresser, Pierre ou Paul? Il ne peut en être sûr.
Mon sujet du jour est le protocole de communication utilisé en radio: la phraséologie. Un élément essentiel de la sécurité aéronautique que je n’ai pas encore vu enseigné en école. Une obligation de qualification pour tous les pilotes de vol « non libre ». Une absence de qualification obligatoire pour le vol libre qui ne nous dispense pas d’une formation, au prétexte que l’usage d’une radio semble enfantin, qu’il suffit d’appuyer sur un bouton pour la faire fonctionner ou que nous utilisons des téléphones sans formation depuis longtemps. En tous cas, je n’y ai jamais été formé. J’ai vécu la même absence de formation pour le secours et il a été remédié au problème depuis. J’aimerais qu’il en soit de même pour la radio.
Séquence d’appel
En phraséologie aéronautique, l’ordre d’annonce des appelant et appelé dépend de la séquence des échanges, selon qu’il s’agisse de la prise de contact, du cœur de l’échange, ou de la clôture de la conversation. Dans leur grande majorité les émissions suivent l’ordre suivant: appelé, appelant, situation (provenance, destination, position, altitude…), message. Sans conjonctions de coordination ni mots de liaison.
Nous n’avons pas besoin de créer une encyclopédie en trois tomes pour nos besoins de communication. Je ne vais d’ailleurs m’intéresser qu’à une seule phase mais une phase importante: la prise de contact. Je vous propose le principe suivant: annoncer en premier l’appelé. Puis identifier ensuite, car il n’est pas toujours nécessaire de l’annoncer, l’appelant. Comme parfois nous commençons à parler avant d’appuyer sur la pédale d’émission, ou que nos interlocuteurs ont l’esprit ailleurs lorsque leur radio se met à grésiller, répéter le nom de l’appelé avant le nom de l’appelant peut être une bonne idée.
Fort et clair
Pour autant, même si vous respectez ce protocole, votre interlocuteur sait-il que vous savez? Savez-vous s’il sait? Vos auditeurs savent-ils que vous savez? S’il y a un Pierre, que vous êtes Paul et qu’un autre Paul vous accompagne: quand vous annoncez « Pierre pour Paul », qui va répondre, personne, vos deux camarades en même temps, celui que vous ne cherchez pas à contacter? Pas évident. Donc ce début de protocole n’est pas entièrement fiable car il faut que tout le monde le connaisse pour éviter les méprises.
Pour remédier définitivement à ce problème de prise de contact, je vous propose de changer la mauvaise habitude qui crée la confusion: l’utilisation du « pour ». A vrai dire, je vous en supplie, je n’en peux plus, arrêtez avec le « pour »! Il est ambigu et incompréhensible. Passez au « de ». Il évite toute confusion possible sur qui est qui. Ainsi, à partir d’aujourd’hui, lorsque Jacques entendra Paul appeler Pierre, voici ce qu’il recevra: « Pierre, de Paul ». Suivi après un éventuel moment de silence de: « Pierre, Pierre, de Paul ».
M’avez-vous reçu fort et clair? 😉
Maxime de Michel
Je confirme ton message
Il y a en navigation maritime un diplôme qui est obligatoire et que je recommande à tout le monde, qui est le CRR (Certificat Restreint de Radiotéléphoniste)
http://www.anfr.fr/autorisations-demissions/radiomaritime/le-crr/
Un petit manuel est founit et c’est gratuit
Ce serai bien pour notre activité
Communication terminé
Tout à fait d’accord. C’est exact le terme de procédure est » X de Y » ou » X ici Y » en anglais « X this is Y ». Je vais plus loin, pour les messages il faut être clair , simple et précis. Dire qu’il y a du vent fort sans donné l’altitude, la position et qui parle c’est agaçant car les ondes radios portent loin et les pilotes reçoivent une information qui ne leur est peut être pas destinée. Le doute peut s’installer.
Je conseille de donner systématiquement le nom, l’altitude, la position puis suivi du message Ex: Paul ici Bernard je suis à 2500m sur la dent de lanfon, je vais vers le Semnoz, j’ai un leger nord de 10 km/h…parlez.
Enfin le corps d’un message revêt souvent cette forme : Je suis, Je vois, Je fais, Je demande..en utilisant des pronoms « ou, qui, quoi…avec quoi…etc »
Ex : Ici Bernard je suis posé au lac avec Paul, tout va bien..On plie et on remonte chercher le véhicule….parlez. Cette forme prend tout son sens quand il s’agit d’un message d’urgence. Bons vols
Nicolas radio amateur et formateur en VHF/HF
Merci maxime pour ces recommandations auxquelles on ne peut qu’adhérer.
Les réponses ci-dessus le confirment, et je vais les faire savoir aux membres de mon club.
Il m’est arrivé encore récemment de communiquer, comme tu le présentes, des informations à des pilotes en vol s’en recevoir de réponses (même en patientant). J’ai été oblige de redemander si j’avais été bien reçu, avant d’en avoir confirmation.