Que dire après cette manche? Que l’atmosphère était encore plus laiteuse que les jours précédents. Que les sommets étaient plus pris dans l’humidité. Que la manche était un peu plus courte avec un peu plus de balises, ne rendant pas le parcours plus facile ni sans option. En fait la difficulté réside dans la recherche de thermique en plaine et les options se trouvent dans l’approche des zones de prospection. Et qu’une partie des premiers a réussi à rester dans les premiers.
Aux deux tiers de la manche, au moment de partir en plaine, une bonne partie de notre groupe bouffe le nuage. Ils me font bien rire, jaune, en simulant des wings pour redescendre. Aucun ne reviendra à ma hauteur, tous restent bien devant moi. La transition est longue, j’ai le temps d’avaler la couleuvre. Au bout de la transition, c’est la galère. Nous trouvons un appui thermo-dynamique tout pourri, au-dessus d’une ligne à haute tension. Nous avançons prudemment en faisant deux tours par ici, trois tours par là. Les poursuivants prennent un thermique sur cet appui au-dessus duquel nous n’avons rien trouvé pendant un bon quart d’heure d’attente.
Notre groupe s’éclate quelque peu. Pratiquement tous parviendront à se refaire et à boucler. Pas tous, pas moi. Lorsque je quitte notre zone pour traverser une petite vallée, un bon -3,5 m/s me descend vite et bien, je sens un déclenchement mais je suis trop bas, mes camarades en profiteront. Deux d’entre eux passent une haie d’arbres que je ne peux franchir et repartent en dynamique. Je fais un virage et je suis bon pour plier à moins de 10 km du but. C’est comme ça!