Je reprends une bonne vieille habitude, laissée de côté depuis deux ou trois ans: vous présenter un bilan de saison et envisager quelques objectifs. Moins qu’un bilan et une liste d’objectifs, froids et impersonnels, c’est plus un petit bout d’histoire personnelle que j’écris.
Résilience
Pour commencer par un euphémisme, j’ai fait face à quelques épreuves difficiles depuis 2013. Les aléas de la vie et quelques tristes sires ne m’ont gratifié ni de bienveillance, ni de respect, ni de confiance. Des copains se sont fait mal. Je suis alors sorti de la traditionnelle logique bilan et objectifs pour réfléchir à de nouvelles bases. Des bases de vie: familiales, professionnelles, sportives mais aussi matérielles, spirituelles ou affectives. J’ai depuis commencé à reconstruire ou consolider ces bases et mes choix futurs viseront à préserver ou ne pas trop ébranler ces équilibres fragiles.
Pour parler de sport, en 2015 j’ai terminé douzième de la seule coupe du monde à laquelle j’ai participé. J’ai fait un vol de plus de 300 km en plaine en France. J’ai été entraineur et également entraineur d’entraineur. Avec Laurie nous avons gagné le Bornes to Fly et battu officiellement un record du monde FAI en biplace. Je reconnais aussi avoir régulièrement foiré la préparation de mes rentrées au but. Ah! Et puis j’ai aussi passé une bonne partie de mes soirées d’hiver et de printemps à écrire un livre sur la performance en parapente pour les Éditions du Chemin des Crêtes. J’ai été flatté de son accueil et des commentaires reçus.
Plus de qualitatif, moins de quantitatif
J’ai effectué deux fois moins d’heures et de vols que les années précédentes mais j’ai eu une pratique équilibrée entre vols loisir, entrainement et compétition. J’ai rédigé beaucoup moins de billets de blog, aussi. Il faut dire que j’étais absorbé par une autre écriture, tout autant que l’envie ou les occasions de faire de la communication manquaient. Au final, je me suis moins souvent fait plaisir par le vol mais je me suis bien fait plaisir dans ces belles expériences.
Conséquence positive, mon sevrage m’a redonné l’envie. Mon peu de pratique m’a montré combien j’aime voler. Ils m’ont aussi rappelé mon esprit de compétiteur dont l’ambition ne peut se satisfaire de la technique d’un gars qui ferait deux compétitions par an. Je repars donc en 2016 pour un programme qui devrait comprendre une super finale, deux coupes du monde, des pré-mondiaux, un championnat de France et peut-être une semaine de marche & vol. Tout en montant une nouvelle société et en veillant à l’éducation de mon fiston, entre autres, le programme est chargé.
J’ai aussi pas mal planché sur la création d’un nouveau circuit de compétition international, car je trouve que nous en aurions bien besoin, mais j’ai laissé l’idée de côté. La certitude de beaucoup de boulot, de risques élevés et de peu de récompense.
Projets
Depuis 2 ans je suis attaché au développement d’un projet particulier, novateur, ambitieux, à deux pilotes sous un biplace. Sur chaque site de décollage vous êtes nombreux à venir nous parler ou nous demander des nouvelles de Speed2fly. La magnifique machine que nous avions imaginée vous a fait rêver. Elle n’était qu’un détail de notre projet et notre démarche porte des valeurs qui la dépassent. Nous poursuivons nos idées et nos rêves. J’ai préparé une cinquantaine de circuits et je croise les doigts pour parvenir à réunir les conditions qui rendront au moins l’un d’eux possible en 2016.
2016 sera certainement ma 9ème et dernière année avec un statut de Sportif de Haut Niveau. Les gouvernements successifs laissent la dépense publique dériver mais paradoxalement au fil des ans les sportifs perçoivent de moins en moins de la manne de l’État. Prochaine étape radicale en 2017: le nombre de SHN toutes disciplines confondues sera divisé par 3 ou 4, bien discrètement, et après une tonitruante réforme qui visait au renforcement du statut du SHN et dans le concret n’a rien apporté aux sportifs de notre discipline. Laquelle verra son quota divisé par 5 ou plus. Mais je ne vis pas pour être SHN ou d’être SHN. Je suis fier de représenter mon pays, je le resterai.
Je ne sais pas encore comment mais je souhaite continuer au cours de l’année qui s’ouvre et des années à venir dans la voie de l’entrainement et du coaching pour accompagner des pilotes qui ont l’envie et les moyens de progresser.
En conclusion, je vous souhaite une bonne année 2016, pleine de vie!
Beau bilan et beau programme Maxime .J’admirai et j’admire toujours ta lucidité et ta capacité de synthése et d »analyse.je te souhaite et nous vous souhaitons premiérement la santé et ensuite toute la réussite et tous les bonheurs personnels,sentimentaux et professionnels Pierre et Seiko
Merci Pierre de ton message. Meilleurs vœux pour 2016 à tous les deux!
Bonjour Maxime, merci pour ce billet. J´ai ton livre à mon chevet et cela m´aide à structurer ce que je veux faire cette année. J´aime bien le coté préparation, mentale, technique, physique. La partie sur physique est moins limpide pour moi, mais j´ai compris qu ´il fallait bosser l´endurance (vélo, course), le gainage (muscu) et la dynamique (fractionné). Du coup, je suis quand je m´entraine, je me dis que c´est pour préparer mon premier 100km, et ca me donne des ailes 😉
Je me suis découvert l´âme d´un crosseur de plaine. J´habite à Görlitz en Allemagne, oú nous avons de grandes plaines avec du sable dessous, pas d´espaces aériens controlés et maintenant un treuil. Quelques plafonds au treuil cette année, l´observation des vols de 300km depuis Cottbus cette année pas très loin d´ici me font réver.
Voilà, bon courage, bonne saison, ne te fait pas mal, enjoy, et au plaisir de te lire.
jérôme
Bonjour Jérôme. Merci de ton commentaire ! Tu fais plaisir à lire, ton envie est communicative. Continue à découvrir et tu progresseras. Bons vols ! Et bonne préparation en attendant le printemps…
J´oubliais le premier résultat de la lecture de ton livre, je me suis inscrit à 2 compets de plaine en Allemagne de l´est (Spreewald Open et Flatlands). On va bien rigoler 😀