Résultats moyens aujourd’hui pour le Französische Team. La manche est en gros un triangle de 46km, avec de l’E encore plus marqué qu’hier. Deux balises autour du déco histoire de faire une petite dizaine de km pas trop durs, puis ensuite cela devient tout de suite très difficile. Il faut faire cap à l’E, pour la première branche du triangle, avec un plafond ne dépassant pas 2000m et 20km/h de vent en moyenne dans le nez. Nous perdons déjà Ronron et Dany qui se posent dans des conditions animées.
Sous le vent, ça tape souvent, ça monte parfois, mais c’est toujours fort
Puis ensuite cap au N, toujours sous le vent d’une arête qui relie la balise précédente à la balise suivante. Les deux devant moi qui réussissent à passer la crête ne reprennent rien derrière et posent. Je trouve un thermique bien tordu au fond d’une combe sous le vent qui me fait bien travailler le départ en négatif. Je ne dois plus être très loin du Misty-Flip. Franck est bien revenu, il renonce à passer la crête mais raccroche difficilement mon thermique. Les plafonds ont baissé, vers 1800m, nous sommes dans le bleu total. Je n’ai plus qu’un ami avec moi que je laisse glisser un peu devant. Nous faisons la balise limite limite à 100m au-dessus des sapins (qui sont très très grands par ici, ça doit être les restes du nuage de Tchernobyl), toujours sous le vent. Moment de soulagement quand le GPS bippe et que nous tournons cap au S pour la dernière balise et le goal. Franck ne fait pas la balise, il dérive une bulle sur 5km mais ne pourra pas remonter au vent.
La belle friandise
Un petit thermique nous remonte à 1500m avec mon dernier ami. Je suis confiant sur la fin du parcours, peut-être un peu trop. Je fais la même analyse que le pilote qui m’accompagne, et elle n’est pas bonne. Pourtant un joli mamelon bien exposé au vent semble nous tendre les bras pour rebondir et nous jeter sur la dernière balise. Làs, c’est un piège! En regardant ma trace je constate même que la tentation de se jeter dessus a été tellement grande que j’ai négligé un thermique en chemin. En fait je l’ai pris et perdu, ou lâché, pour rejoindre l’autre voile. Un petit péché d’orgueil assurément, trop convaincu de l’analyse et pas vraiment l’envie de lâcher mon camarade avant le passage de la ligne. Et là, c’est le tas! Une forte brise de vallée en S nous attend sur la butasse, plutôt inattendue, et nous glissons jusqu’en bas bloqués dans un verrou à 3km de la dernière balise et 6km du but.
Pas glop mais pas perdu
Voila, c’est comme ça, j’ai fait de mon mieux en l’absence d’une réelle grappe ou groupe de tête. La connaissance du terrain n’aurait pas changé grand chose. Bien entendu, comme toujours dans ces cas-là, 30 minutes plus tard, après avoir plié, une petite dizaine de voiles nous passe au-dessus de la tête très haut et fera le but. A porter à leur actif, c’était la seule grappe organisée de la manche. Avec le scoring GAP, il faudra voir l’étendue des dégâts, ce n’est peut-être pas si grave. De toutes façons je ne vais pas renoncer, c’est exactement comme cela que cette compétition peut me servir, je dois la gérer dans la durée comme un championnat.
Bis Morgen! Schüss!