Voilà, 100 bornes aujourd’hui, le symbole est tombé. Je ne pourrai pas vous raconter ce qui s’est passé pendant la course. Je ne pourrai pas rassurer les différents parents sur les performances de leurs enfants. J’ai totalement raté mon start et donc ma course. J’ai volé seul pour réaliser un magnifique cross rapide. Et je l’ai bouclé. Malheureusement je n’ai pas droit au facteur 1,2 pour les aller-retour, car nous ne sommes pas là pour faire de la CFD.
Ce qu’il ne fallait pas faire
Je ne saurai dire vraiment ce qui m’est passé par l’esprit. Je suis allé me balader à l’Est du rayon de départ et je n’en suis pas revenu. Je me suis retrouvé isolé avec Yassen et Manuel. Personne n’est venu nous rejoindre.
Je suis donc avec deux très forts pilotes ayant une appétence à se mettre ras par terre et un talent pour se refaire que je n’ai pas. Quoi qu’il en soit, nous sommes bien placés dans l’axe du vent, le ciel est allumé, je veux croire à notre chance.
Si elle a jamais existé, elle s’évapore dès la première transition. Nous allons directement au fond de la première combe qui se présente à nous. Yassen commence à jurer en Bulgare. Il n’est plus qu’à une hauteur d’arbre de poser lorsqu’une voiture passe sur la route qui le sépare de l’attéro qui lui est promis. Je suis certain que c’est le passage de cette voiture qui déclenche le thermique qui lui permet de se refaire. Nous enroulons du 0,5 m/s et nous prenons cash 10 km dans la vue sur l’énorme grappe. Yassen bouclera la manche, pas Manuel. Comme moi il fera tout le parcours en solitaire et une petite minute seulement nous séparera à l’arrivée. Retrouvailles magiques à l’attéro, cela m’a vraiment fait plaisir de l’y voir.
Camarades de vol
Finalement, avec 26 minutes de retard sur les premiers dans une manche comme celle-ci, je m’en tire bien. J’ai volé taquet jusqu’à la 2ème et dernière balise à 40 km du but. Là, je ne sais pas si c’est un coup de mou ou l’envie de rentrer à l’écurie, mais j’ai un peu levé le pied et un peu plus assuré mes plafonds.
À défaut de camarades pilotes j’ai pas mal volé avec les urubus. En particulier avec Stan et Chuck que j’ai rencontrés sur le chemin du retour. Nous avons fait un bout de route ensemble, plume dans plume. De temps en temps en transition ils passaient devant pour me dévisager. Le reste du temps nous nous aidions à centrer les thermiques. D’habitude ils s’en fichent un peu de centrer mais là ils sentaient bien qu’ils avaient affaire à un compétiteur. Un compétiteur qui se pose de grosses questions sur son rapport au groupe en vol et qui va essayer de remédier à cela pour la suite de la compétition. Car nous n’en avons pas encore fait la moitié!
C’est vrai que les 25 derniers km je t’ai trouvé en mode tranquille, je suivais Pierre qui remontait du troisième sous sol et je t’ai vu arriver bien au dessus de lui et prendre bien ton temps pour aller au but!