La bataille a été dure. J’ai cru perdre et je me suis refait de nulle part. J’ai cru prendre le dessus mais j’ai été vaincu. Je me suis bien battu, jusqu’au posé, et cela n’a pas été suffisant pour boucler. Car l’objectif est vite devenu celui-là: survivre et boucler.
Opportunité saisie
La manche est ainsi faite que nous devons utiliser tout le temps disponible pendant l’attente au start pour aller nous positionner au nord du gros rayon de départ. Je ne suis pas sûr que le comité de pilotes l’avait bien vu. Je suis sûr que le délégué technique ne l’avait pas vu car il annonce nonchalamment sur la sono du déco à 12h: « vous pouvez décoller quand vous voulez, la fenêtre est ouverte ». Alors qu’elle ne devait ouvrir qu’à 12h30, la course se transforme immédiatement en départ au sol. Soit dit en passant le comité de pilotes aurait quelques leçons à tirer de cette manche. Heureusement j’étais déjà prêt et fonce. Et c’est parti pour 1h30 de course à fond de barreau pour gagner du terrain dans l’espace de temps normalement imparti à « l’attente au start ».
La course est dure. Après une dizaine ou une vingtaine de kilomètres, je ne sais plus, c’est l’hécatombe. La moitié de la compétition pose. Je me jette sur un mamelon, ça tient mais ne sort pas. Je surfe l’arête pour aller chercher l’arrêt de la cuvette qui collecte vent et chaleur jusqu’à une belle dalle (un beau « morro »). Après 10 km de glissade en travers du parcours entre 100 et 300 m/sol, je sors un +4 m/s et redevient le roi du pétrole. J’enchaine vite fait les deux balises et oublie de me poser des questions sur la rentrée au but. C’était redevenu trop facile.
Opportunité ratée
Je ne vois pas l’option gagnante de retour par le Sud. Mon groupe est un peu conservateur, je décide de partir en chasse du groupe de Luc sur le Nord du parcours. Ils suivent tant bien que mal la frontière des derniers nuages au prix d’un gros écart de route. Puis soudain je vois une aile sous un petit nuage sur ma route directe au but. Je pivote. Mon groupe de rapaces fait de même derrière. Je ne touche rien qui monte, je repars faire les fonds de combes. Je joue avec les urubus mais je n’ai pas leur rayon de braquage. J’ai l’impression qu’ils sortent au prix d’une grosse dérive, pas moi. Je décide finalement de poser au sommet d’un petit mamelon pour éviter de finir dans un marais ou un piège aérologique.
Après une heure de marche en plein cagnard j’arrive dans un petit village et me pose à la lanchonete du coin pour vider leur réfrigérateur. Par dépit après avoir actualisé deux fois ma position sur le live-tracking pour demander une récupe, j’envoie un WhatsApp à l’organisation pour leur donner ma position. C’est là que je découvre que deux navettes vides glandaient à 100 m de moi, au frais. La prochaine fois je ne ferai plus confiance au système de récupe de la coupe du monde par Minitel et Radiocom 2000 programmé sur TRS80. Je resterai là où je poserai et j’enverrai un message privé via les réseaux sociaux. Vive la modernité! Et d’ailleurs il n’y aura pas de prochaine fois, je vais tout boucler et rentrer à la pousada en volant à partir de demain!
Salut Maxime,
Enfin une manche super difficile, 2 changements de rythmes, c’est dommage nous ne pouvions rien suivre, quand vous étiez sous les cailloux plus moyen vous voir. Mais à force de patience, pour nous aussi, on vous voyais réapparaître, et là je me disais allez Maxime, t’as survécus, ça va le faire…
Tu fais une belle compétition, continue comme ça. @+
Survivre et la boucler : on se croirait aux primaires de la gauche !
J’avoue que je suis tombé sur votre blog un peu par hasard au gré de mes recherches concernant le parapente. Je regardais des vidéos et j’ai atterri ici. J’ai passé la matinée à lire vos articles presque, lol. J’ai fait un et un seul vol en parapente dans ma vie, c’était lors de mes vacances sur l’Ile de la Réunion en novembre dernier. C’était S.U.P.E.R !! Paysages magnifiques, monitrice au top (via Amazone Parapente), sensation de liberté immense, soucis oubliés.. bref, mon but c’est de vite pouvoir recommencer, en attendant c’est avec plaisir que je lirai vos prochains billets 😉 au plaisir.