Voici un billet en avance de phase que je ne pensais même pas écrire. Je viens d’être sélectionné pour la prochaine super finale de la coupe du monde. Ce qui était routine s’est transformé en surprise. Je vous explique.
Le processus de sélection des pilotes pour la prochaine super finale au Brésil est engagé depuis plus d’un mois. Je suivais de près ma position dans la file d’attente. C’était facile à faire vu que j’ai inventé le système de sélection par blocs. Je n’avais qu’à mettre à jour mon tableur en même temps que Laura.
Baisse de régime
Depuis 2009 et la première super finale je me suis toujours qualifié directement. J’ai participé à toutes les super finales, 7 et maintenant 8 de suite. Jamais je ne m’étais retrouvé dans cette situation d’attente. Je n’étais pas ou plus habitué à cette incertitude et à la peur de la déception. Pour me protéger je m’étais préparé à ne pas être déçu et je suis heureusement surpris. C’est une bonne sensation!
En 2016 j’ai peu concouru et encore moins performé. Placé dans le même bloc de sélection que Stefan Morgenthaler, Christian Maurer, Marc Wensauer ou encore Gaspard j’étais en bonne compagnie, de quoi faire un beau podium de PWC ou de X-Alps. Mais je voyais que cette année la liste de sélectionnés était plus longue qu’à l’accoutumée: l’Italie avec deux manches toutes moches et la Réunion avec un plateau réduit à 80 pilotes qualifiant autant de pilotes que les autres épreuves de l’année.
Je passe par un trou de souris, la dernière place avant la fermeture du rideau des sélections. Je me qualifie sur mon résultat lors de la dernière super finale et grâce à un peu de surbooking. Le système fonctionne un peu en circuit fermé, je n’ai rien quémandé, pour une fois j’en bénéficie, tant mieux pour moi.
Pendant cette attente je réfléchissais à la question de la fin d’une carrière sportive de bon niveau (c’est de ce thème dont je voulais vous parler en publiant ce billet). A ma carrière et à sa fin. Quand arrêter? Au sommet? Avant de se blesser? De se lasser? Avant qu’il ne soit trop tard? Trop tard pour quoi d’ailleurs? Soyons clairs, il ne s’agit pas de m’arrêter de pratiquer mais de concourir. Ou d’accepter de concourir sans ambition. Cela ne m’est pas naturel.
Point d’inflexion
Dans les faits j’ai déjà rendu les armes en compétition. C’était au milieu des années de mes meilleurs résultat, en 2013 et 2014, alors que j’étais revenu à mon meilleur niveau. Je le réalise pleinement maintenant. Je prends conscience que j’ai commencé ma transition il y a quelques temps déjà. J’ai flotté depuis. Puis j’ai cheminé, pas trop mal. Je garde une bonne marge de gaz et de moral. Mon regret est d’avoir subi cette fin et de ne pas l’avoir décidé. Rien de grave. Je reste fidèle à mes principes et fier de ce que j’ai produit. Au total j’aurai fait 10 ans de Coupes du Monde et de statut de Sportif de Haut Niveau en France. J’ai fait ce que j’avais à faire comme je le pouvais. Tout ce qui viendra en plus sera du bonus et du bonheur.
Je bénéficie d’un bel alignement de planètes en ce moment (à propos d’astres demandez au Père Noël la trilogie de Cixin Liu, je conseille vivement). J’ai connu quelques périodes de guigne et de poisse au cours de mon existence, je ne suis pas habitué aux enchainements de bonnes nouvelles. Alors je ne repousse pas mon plaisir: je vais profiter de cette sélection et pleinement vivre cette super finale, comme si c’était la dernière. Ce qu’elle sera peut-être d’ailleurs, ou pas!
Comme pour celle du Mexique l’an dernier… nous vous suivrons… ainsi que notre Fils Emmanuel NICOLAS de la La Réunion qui a décollé déjà pour se rendre au Brésil … Bonne compétition !
Bonjour Geneviève! Bienvenue sur le blog des parents des meilleurs pilotes Français! Et forza Manu!