Me doutant des conditions en vol et de la concentration qui allait être nécessaire, j’ai préféré ranger la caméra dans le coffre de la sellette. Par voie de conséquence, pas de photo aujourd’hui. Bien m’en a pris. Je ne suis pas certain que le comité de pilotes nous ait dessiné la manche la plus adaptée au contexte. Le début était très difficile et la fin pas loin d’être dangereuse.

Pour illustrer ce début de manche, mon histoire est la suivante. A 10 minutes du start je fais le mauvais choix de groupe, celui qui est à l’intérieur du rayon de start (à prendre en sortie). Notre plafond s’écroule, je me retrouve à hauteur du décollage, je passe le start avec 7 minutes de retard sous tout le monde. Environ 20 minutes plus tard ou 5km plus loin, cherchez l’erreur, je passe la B1 en position dominante, cherchez l’erreur bis.

Ensuite nous avons quelques 15km à faire le vent dans le nez, et quand je dis du vent c’est entre 20 et 30km/h, à cheval sur un alignement d’éoliennes. Certains passeront entre, d’autres rebrousseront chemin. Placer une telle difficulté en début de manche ne parait pas vraiment pertinent, ou alors un détail m’échappe.

La branche vent de cul se fait avec une convection anémiée, nous ne retrouvons pas les thermiques qui nous ont permis d’avancer face au vent. Je passe un col bien bas et me refais en sortant une bulle digne d’une extraction à Aunay-sur-Odon, pour ceux qui ont un peu voyagé. Il faudra que je parle de ce site à ceux que j’ai abandonné à ce moment de la course.

Un groupe se reforme au niveau de la dernière balise. Il nous reste à faire en gros 30km avec du vent de travers, quoique je trouve que ce vent se réaligne pas mal. Mais le groupe suit une aile rouge à plat ventre qui a décidé de remonter au vent, un kiteur sûrement. Vu la faiblesse des conditions je n’ose quitter le groupe, alors que l’envie de tirer droit me tiraille, et enroule tous les 0+m/s rencontrés chemin faisant. Tout le groupe se jette finalement vent de cul dans un col où je les vois disparaître. Je persiste dans un 0,2m/s qui dérive correctement, passe ma finesse au but de 22 à 18, reperd un point de finesse et une centaine de mètres dans un dernier replacement inutile et commence mon apnée.

C’est parti pour une petite séance speed-riding dans une vallée qui ne semble pas trop posable, avec une autoroute sous les pieds, des arbres partout, quelques lignes électriques, 80km/h de vitesse/sol bras hauts, un masse d’air pas vraiment paisible, un grand moment de bonheur. Je touche une dernière bulle au-dessus d’un hectare de blé mais lorsque je fais mon virage face au vent je constate que je recule derrière la haie d’arbres qui le borde. Je décide d’arrêter les frais, pousse l’accélo et me pose dans ce champ plutôt actif.

Me voici donc 3ème de la manche. Cela compense mon début de compétition plutôt médiocre et me permet de poursuivre une modeste remontée au général. A voir ce que la suite nous réserve.