Dure journée bien contrastée. Un beau terrain de jeu, de beaux panoramas mais aussi des conditions très rugueuses qui ne me décoinceront pas le cou. Avec les 20km/h de nord à tous les étages et des plafonds plus bas que prévu, le tout agrémenté de stabilité en basses couches, nous nous sommes bien faits donner. J’ai eu la chance de ne pas trop mal m’en sortir au start, perché à 3800m, sans trop me faire brasser. Ce n’était que reculer l’échéance.
Dans le grand aller-retour du jour, au premier quart du parcours, je ne comprends plus comment fonctionnent les faces: faut-il se placer au soleil, côté brise ou côté vent? Ou encore de l’autre côté lorsqu’il y en a un quatrième? Sur un de ces petits pics, les premiers arrivés remontent côté soleil, j’y vais, et je me fais désosser. J’atteins l’extrême limite de mes compétences de pilotage en passant du +8m/s à la chute libre sans un gramme de pression dans la voile, parachutale, un coup face caillou, un coup de l’autre, et rebelote et dix de der. Je m’échappe comme je peux, atterrir en altitude n’est pas vraiment une option, voile malgré tout toujours ouverte, contrôle ma peur comme je peux, et décide de ne plus fréquenter de caillou pour le reste de la manche. Forcément, dans le coin, c’est moins facile.
Dans la branche de retour, au moment de repasser par le même secteur, j’attends un peu Franck pour finir le vol ensemble. Mais les décisions à deux sans se parler, cela ne fonctionne pas très bien. Il aurait voulu retourner vers ce maudit caillou, j’aurais voulu continuer vers la grande vallée sous une rue de nuage, nous prenons au milieu vers un col, avançons entre 2 et 3 de finesse, ne passons pas le col et finissons notre vol dans un charmant vallon Suisse à peine turbulent. J’aurais aimé boucler cette manche comme j’aurais aimer pouvoir aller me poser. Journée contrastée. Dure journée.
« … nous nous sommes bien faits donner. » C’est local ou technique ? 😉
C’est du ressenti vulgarisé!