Mi-course: une balise à grand rayon à 500m sur ma gauche, un point optimisé 4km devant moi, une vallée sur ma droite, suivie d’une arête au soleil, chapeautée d’un joli cumulus, puis du relief, avec des nuages, le tout dans la direction générale du but. Zig à gauche, balise, zag à droite, au revoir le groupe. Et des fois, parfois, un pilote isolé peut arriver 10 minutes avant le groupe. Cela vient de m’arriver.

Hier en courant dans la montagne j’ai repensé à ma première coupe du monde, au Japon, en 2007. Beaucoup de manches annulées. Et cette image m’est revenue en mémoire de Christian Maurer, Andy Aebi et Stefan Schmoker partant de bon matin faire leur footing sous la bruine dans les sentiers environnants. Cet après-midi, tout seul dans ce grand ciel, une autre image m’est revenue d’une manche de coupe du monde en Argentine, toujours en 2007, dans laquelle je m’étais échappé sans plus voir personne. Mais je n’avais pas bouclé. Alors aujourd’hui je me suis appliqué, j’ai tout enroulé, et j’ai bouclé.

Voila, et de deux manches gagnées en Coupe du Monde. Les premières manches me réussissent en ce moment, il faut croire. Je vais faire mon possible pour continuer à ne pas chercher à gagner, pour continuer à suivre mes choix, à bien voler en gardant tout de même un œil sur ce fameux groupe.