J’avais quelques choses à remettre en place aujourd’hui. Les nerfs plutôt calmés, un peu de musique pour m’isoler, une manche simple en aller/retour, voila qui m’a aidé à retrouver du plaisir en vol et mes capacités de vol. Une bonne surprise avant de décoller: je dois passer sur la balance placée à la porte d’entrée du décollage et j’ai perdu 2kg depuis le début du séjour. Normal, à force de sauter le repas du midi!
A propos du décollage: plus que les priorités, l’ordre de décollage détermine assez nettement qui est malade de qui ne l’est pas. Vu que nous avons une heure d’attente en l’air et un start en sortie d’un rayon de 3km autour du déco, les contraints du bide préfèrent profiter de leur temps au sol pour profiter des commodités locales. Il est vrai que le 3m/s de 10h25, ça vous secoue un peu l’estomac. Aujourd’hui j’avais besoin de m’isoler aussi en l’air pour me retrouver. Je suis donc allé faire une petite excursion en-dehors de la zone de départ, jouer avec les bordures de nuage, regarder le paysage, profiter du moment.
Quand la course a démarré je m’étais bien replacé. Au-dessus de Roldanillo je suis obligé de faire un détour, un tour de nuage en fait, pour ne pas me faire aspirer. Je perds mon groupe qui est parti traverser la vallée mais ma trajectoire est extrêmement porteuse, je peux consommer mon gaz et les rattraper pour ne plus les lâcher, nous menons la course. Enfin, c’est ainsi sur une cinquantaine de km. A 10km de l’unique balise, le ciel se bâche, les conditions s’éteignent. Je passe en mode survie et mets trop de temps à me replacer en vallée sous une confluence. Je ne peux pas dé-ballaster vu que je n’ai pas de ballast. Alors je bois toute l’eau de ma poche à eau en espérant l’éliminer naturellement en l’air. Cela n’a pas vraiment marché, par contre j’ai dû aller faire trois fois pissou pour écrire ce billet. Avec Olivier et Lucas nous sortons les rames pour tenter de refaire un peu des 12km de retard que nous venons de prendre sur un claquement de doigts.
Je perds mes camarades alors que je fais cap sur une décharge. Les bassins de décantation sous le vent de la décharge déclenchent et me permettent de me refaire une nouvelle fois. J’ai du mal à trouver de bons varios ou même des varios constants, la survie continue. Au loin, dans l’axe du but, un rideau de pluie s’installe. Je vois bien que la manche devrait être stoppée mais la DE ne semble pas décidée. Je continue à prendre de l’altitude et j’envisage des trajectoires pour contourner ce large rideau d’eau. Finalement la manche est bien stoppée et j’aurais dû consommer mon gaz plus tôt.
Ce n’est pas grave. De même que mon résultat dans cette manche, pas grave non plus. Je me suis retrouvé en vol, et c’était cela que je cherchais aujourd’hui. A demain!
Salut maxime, je crois que tu n’as pas été le seul a subir les conditions météo. Mais je vois que tu gardes le moral, c’est aussi très important pour la suite que je te souhaite la meilleure possible.