Risques et accidentologie

Hier soir avec mes camarades du Team ABAC nous avons fait une nouvelle petite conférence bien sympathique sur le thème de la performance dans le contexte de la compétition en parapente. Un thème qui m’est cher comme chacun sait.

Lors des échanges avec la salle en fin de soirée est venu le débat sur la sécurité lors des compétitions. Ce n’est pas un volet standard de notre conférence mais c’est une préoccupation bien normale pour les compétiteurs, les pratiquants et le public.

En suivant le tag sécurité vous trouverez quelques-unes de mes interrogations et propositions sur ce sujet. En me relisant je m’aperçois d’ailleurs qu’il faudrait que j’actualise certains billets. En attendant, au lendemain de cette soirée, je vous soumets deux transparents (non utilisés hier) issus de mes volumineuses présentations personnelles.

Le premier porte sur la notion de risque

Le second approche la question de l’accidentologie

Vous n’avez que l’image et pas le son, mais je suis curieux de lire vos commentaires sur ces sujets!

8 réflexions sur « Risques et accidentologie »

  1. D’accord avec toi en ce qui concerne le volume de pratique comparé individuelle/manche de compétition. A ceci près que le contexte de pratique rend ces vols très différents d’un cross ou d’un "simple vol local", et qu’il me paraît difficile d’évaluer les bénéfices ou inconvénients en terme de "sécurité", et donc d’accidentologie potentielle
    (parcours imposé vs choisi, parcours "sécurisé" vs potentiellement inconnu, pression de la compétition vs choix purement personnel, beaucoup d’autre pilotes en vol vs possible isolement…). Ceci en modifie donc inexorablement, me semble-t-il, le niveau d’engagement, et la part d’inconnue (et d’erreur possible de jugement). En clair, il y a une substantielle différence dans la répartition des risques externes et internes, difficile à quantifier. Non?

  2. Tout à fait d’accord!

    Un des commentaires d’accompagnement dit en gros la chose suivante: la compétition a souvent pour objet de connaître et repousser ses limites. Ce qui impose de les trouver et, parfois, de les dépasser, avec les risques que ce terrain inconnu peut comporter.

    Autre commentaire: nous manquons cruellement de statistiques fiables, que ce soit en loisir ou en compétition, pour faire un bilan puis avancer.

  3. Fred, je suis globalement en accord avec ton commentaire. J’aurais dû ajouter aux heures et aux km qu’une manche équivaut à 150 vols (je pensais ce lien implicite) et cela aurait pu pondérer les comparaisons. Je complète en précisant que ta remarque est judicieuse car un grand nombre d’accidents (80%?) semble venir des phases de décollage ou atterrissage. Mais il me semble que le manque de statistiques est criant

    En fait je cherche deux choses:

    – à dé-diaboliser la compétition en général et en particulier vue sous l’angle de la sécurité

    – à faire progresser la sécurité de notre pratique et les prises de conscience nécessaires à cette fin

    Pas facile!

    Et surtout je ne cherche pas à "dévaloriser" quelque pratique que ce soit.

  4. Tu compares le vol en compétition et le vol de loisir:

    Avec les voiles de compets actuelles, vous faites des transitions de 20km sans rien enrouler, juste en ligne droite…

    Peux-t-on vraiment considérer qu’une manche de 100km en 4 transitions (quel que soit le temps passé) soit comparable à un petit cross valorisant sous une voile basique ?

    Ton analyse tendrait à montrer que la pratique de la compétition serait plus sûre qu’une pratique de loisir.
    De mon point de vue, c’est la périodicité de pratique qui constitue un un facteur de sûreté. En compétition ou pas.

    Même un plouf c’est un vol, avec un déco et un attéro.

  5. Bien sympathique en effet cette conférence. Trop riche pour approfondir et discuter tous les thèmes abordés en une soirée. En fait, ce n’est pas un programme de conférence mais plutôt d’un colloque sur trois jours…

    Question sécurité il est vrai que cela m’a frappé lorsque tu as dit que nous n’avons aucun instrument de mesure précis et fiable. Nous ne savons pas du tout quel est le niveau de sécurité de la compétition, pas plus que celui de la pratique de loisirs !
    L’émotif reste le principal élément d’analyse… Or, peut-être que le moindre accident en compétition est surexposé, alors que de nombreux accidents de loisirs auraient tendance à être occultés ?
    Il y a aussi certainement une distinction à faire entre le haut niveau et les autres compétitions…
    Pour revenir à la statistique, il ne semble pas y avoir un violent désir de données précises, ni de la part des pilotes, pas plus que des instances sportives et/ou fédérales. Les assureurs eux semblent intervenir le plus souvent seulement à la marge : dans les accidents impliquant des dommages à des tiers.

    Alors, avons-nous besoin d’un instrument d’analyse précis et fiable ?
    Et si on pense que oui, comment intervient-on et auprès de qui pour qu’il existe ?

  6. Bonjour Maxime.
    Vraiment intéressant ton article…et j’assisterai volontiers à une prochaine conférence dès qu’elle se présente.Pour celle ci pas de regret..(enfin je fais comme si;)) .puisque je ne pouvais vraiment pas me libérer.
    Bien que j’ai une pratique pour finir très légère par rapport au volume et à la qualité de pilotage que vous tous vous avez acquise dans le haut niveau….j’ai toujours été surpris comme toi par cette diabolisation des compétition de vol libre quelque soit le niveau … d’ailleurs.

    De par mon métier je n’arrive à valider que 3 à 4 manches par an sur les 10 inscriptions effectives qu’il m’est possible de faire.
    Soit environ une manche sur trois….(annulations météo,familale ou professionnelle)
    Constat personnel….sur 20 ans de pratique du cross et de la compétition ancien niveau B ..je suis toujours frappé par la corrélation des distances que je fais en cross et le nombre de manches que j’ai faite dans l’année….. et le constat se fait dans les 2 sens:
    Je fais de joli vols de distance quand je fais des manche et je fais de belles manche quand je fais de
    de beaux vols de distance….Et ma questions est la suivante:
    Avez vous listé les facteurs de risque qui sont les plus
    faciles à repérer et à isoler.?
    car plus que les statistique… au niveau individuel….. c’est vers les solutions pratique face à un problème de sécurité qu’il importe de diriger son attention.

    N’y a t’il pas…je le constate souvent…. un gouffre entre savoir …comprendre….et……. installer de bons réflexes de sécurité dans sa pratique de tous les jours…(parfois chez d’excellent pilotes par ailleurs) ? Qu’en pense tu ?.Que conseille tu pour repérer ces bons réflexes de sauvegarde et surtout pour qu’il deviennent une seconde nature ?

    Bien cordialement
    xath
    Xavier

  7. Salut Vincent,

    Et oui ce sont les questions que tu as soulevées qui m’ont amené à poster ce billet.

    Qui pour centraliser des statistiques: la fédération, par ses commissions ou cadres techniques.

    Avons-nous intérêt à disposer de statistiques: oui pour négocier des primes d’assurances ajustées et oui encore et surtout pour lutter contre les facteurs de risque qui peuvent être combattus.

  8. Bonjour Xavier,

    L’éducation face aux risques peut être collective, la prise de responsabilité restera une démarche individuelle.

    Les rares prises de responsabilité collectives incombent aux Directeurs d’Épreuve qui savent maintenant qu’ils doivent pêcher par excès de prudence car nombreux sont les pilotes qui leur délèguent une grande partie de leur sécurité. 

    Et au risque de me répéter, pour lutter contre quelque chose il faut l’identifier et le quantifier, d’où le besoin de statistiques et bases de données qui nous permettraient d’orienter nos efforts. Une idée qui me vient au passage: il existe un rapport d’accident à remplir par un pilote qui ouvre un dossier de demande d’indemnisation, c’est un point de départ. A des fins de bonne compréhension de l’accident, tout témoin devrait pouvoir compléter ce dossier par le récit de ce qu’il a constaté.

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