• Auteur: Sébastien Loeb (avec la plume de Sébastien Keller)
• Éditeur: Michel Lafon

Un pilote parle aux pilotes! De vraies confidences, une vraie intimité, seul un filtre d’écriture ou plus exactement de ré-écriture parfois un poil trop lyrique vient légèrement atténuer le plaisir de lecture.

Slalom parallèle

J’ai apprécié les parallèles de notre pratique (ma pratique?) avec l’ambiance des courses du Championnat de France qu’il évoque, le passage aux courses internationales, le goût des voyages, de la découverte mais l’absorption par la course une fois sur place, les rares moments de liberté pendant une semaine de compétition.

Je vous recommande sa préparation mentale et matérielle pour arriver à 100% à l’instant du départ de la première spéciale, ainsi que la gestion de la première journée. Intéressant car j’ai pas mal bossé cette phase d’entonnoir ou de convergence vers le start de la première manche, et la gestion de la première manche une fois le start franchi fait partie de mon plan de travail cette année.

L’attitude face au risque est calculée. Il est pleinement conscient de l’importance de sa famille dans sa vie, tout autant que du vécu par sa famille et ses proches des risques qu’il prend. « Le jour où j’aurai l’impression que le plaisir n’est plus assez important par rapport aux risques que je prends, il sera temps d’arrêter ». Il parle d’arrêter car il est au très haut niveau, seule la victoire l’intéresse et sa discipline nécessite un engagement considérable. Nous concernant, nous pourrions plutôt parler d’ajustement pour relever le niveau de plaisir, ou diminuer le niveau de risque.

Conduite intérieure

Sur sa trajectoire de vie, il parle de sa chance (qu’il estime sans limite), en particulier celle d’avoir rencontré les bonnes personnes au bon moment. La chance se provoque… et le talent ne s’invente pas. Il aborde à de nombreuses occasions la relation au sponsor, la relation au constructeur de son matériel, le respect des engagements, l’objectivité des causes de sa performance ou contre-performance, la fidélité aux hommes, le respect mutuel, la juste mesure de ce qu’ils lui ont apporté, une vague idée de ce qu’il leur a rendu (sa femme gère ses contrats, elle doit en avoir une idée bien plus précise!). Bien entendu les enjeux et les moyens du sport automobile sont bien au-delà de ceux auxquels nous, pauvres parapentistes, faisons face.

Sa relation à l’État est assez étonnante: système éducatif, forces de l’ordre, administration fiscale… Il semble avoir évolué récemment dans son rapport au développement durable de la planète, peut-être qu’un nouveau livre dans une dizaine d’année le verra mûrir sur ces thèmes citoyens. Mais ce n’est pas le sujet qui nous préoccupe ici, lisez ce bouquin pour son apport sportif!