Cap au Nord, vers le soleil
Deuxième vol d’entraînement aujourd’hui, et je suis donc allé me promener vers le nord. Décollage 30 minutes plus tôt qu’hier, conditions faiblardes, j’attends de toucher 1300m avant de sauter la crête pour plonger dans la vallée d’à côté. Ce que j’arrive à faire après une quinzaine de kilomètres, et me voici dans la vallée des agrumes, en particulier du citron qui a donné son nom à la ville du coin: Citrusdal. Je m’engage un peu bas dans la passe qui sépare Citrusdal de ClanWilliam, mon objectif du jour marqué par un barrage et une grande réserve d’eau. Je fais 60 et quelques km, il m’en manque 2 pour sortir de la passe, 18 pour mon but.
Heureusement que je pose là, à l’abri malgré une brise bien marquée dans le vallon, car à la sortie c’était la surprise: un vent de sable à décorner les gazelles qui avançait comme un mur depuis la mer, caché derrière les reliefs, et est venu balayer toute la zone en un rien de temps. Je crois bien avoir optimisé les conditions du jour!
Show me the money!
Côté quantitatif, si je finis dans les 10 j’améliorerai ma deuxième lettre, dans les 5 j’améliorerai ma première lettre, et dans les 2 j’aurai un ranking pour 2009. Je ne sais pas trop quel sera le niveau de la compétition, d’après les points FAI je dois être dans le top 10 du plateau. Au pire du pire, j’essayerai de ramener au moins une ou deux bonnes manches d’internationales niveau 2 pour le classement national A. Comme ça, l’objectif de résultat est clair. Mais le résultat n’est qu’une conséquence, je vais en reparler, et je ne vais pas focaliser là-dessus.
The flow
Pour arriver là, et pour rependre mon billet sur les objectifs et la méthode, je recherche du calme et de la lucidité qui trouveront leur source dans une très grande concentration de l’ouverture à la fermeture du sac de voile, chaque jour, à résumer en un mot: « le fluide/the flow », ou « la zone ». Ou alors, comme dirait Martin: « ma thérapie »… Je reconnais, il y a un peu de ça. Je suis simplement convaincu qu’il y a quelques extra-terrestres, genre quatre ou cinq, qui volent à très haut niveau sans jamais avoir pensé à ce qu’ils font, et c’est justement pour cela qu’ils sont très bons, ils vivent la chose comme des oiseaux, à l’instinct. Pour tous les autres, c’est à dire nous tous, nous sommes des laborieux. Tirer sur deux ficelles et pousser sur un barreau est à la portée de beaucoup de monde. Ce qui fera la différence au bout du compte c’est la préparation et le conditionnement mental. C’est dans la tête que ça se passe. Et j’y travaille. Il y a du boulot, j’ai encore volé tout seul aujourd’hui, personne pour me suivre… Mais c’était du cross, alors no souci.
En parlant d’oiseaux, j’ai failli me prendre un de ces faucons en pleine poire dans un thermique. Le loustic a été bien surpris de me trouver là. En fait ils ne regardent jamais devant eux ces cocos!
Sinon il faut que j’arrête avec les comparaisons à propos du site de Porterville: c’est un super site qui ne ressemble qu’à lui-même. S’il faut vraiment rapprocher cette région de quelque chose de connu, c’est maintenant Monument Valley ou le Grand Canyon qui me viennent à l’esprit. Avec un quelque chose de l’Obiou pour les cailloux cassés des reliefs en arrière dans lesquels je n’ai pas eu l’idée d’aller m’aventurer.
Vivement demain! (qui s’annonce bien orageux)
Eh oui la même chose m’est arrivée avec un piaf, et après vérification, les oiseaux ont une très bonne vue, mais essentiellement sur les côtés. Chaque oeil a une vision excellent sur quasiment 180°, avec un angle mort devant… D’où le risque !! Un ornithologue saura certainement nous en dire plus ;))