Coupe de France de Plaine 2007: manche 4

Cette 4ème manche en circuit est encore plus difficile que la précédente. Beaucoup de longues branches face au vent écourteront le vol de nombreux compétiteurs. Nous retrouvons le même groupe de tête que la veille, avec Romain en plus qui fait l’éclaireur devant et souvent bas. Je passe devant quand je suis haut et que les signes sont bons devant, je reste en retrait et au-dessus quand la progression est plus difficile. Je recherche le positionnement idéal dans les transitions, quitte à m’écarter un peu du groupe, mais mes choix sont bons, je reste au-dessus de Pierre et Julien.

La dernière partie du circuit dans la plaine autour de Piedrahita tient ses promesses: c’est difficile, cela déclenche peu, le vent est soutenu, nous dérivons des bulles pour revenir au même endroit que précédemment. En décidant d’avancer, Pierre et Julien traversent un grosse zone descendante, alors que je garde mon thermique anémique au lieu de m’y engager. Je fais une laisse de chien pour contourner la zone, retrouver un petit thermique d’attente, justement pour attendre de voir ce que font les pilotes U3. Malheureusement pour eux, ils sont maintenant trop bas et vont poser. Julien tente une dernière glissade face au vent pour reprendre des points sur Pierre, et arrive juste un peu trop tard et trop bas sur un début de cycle dans un champ de blé.

Pour moi le vol peut enfin commencer, je lâche le frein à main. Avec Arnaud et le jeune Maxime nous retrouvons Martin qui se maintenait dans un petit zéro. Après quelques tours je craque, je fonce sur un champ avec l’inscription "termica" dessus: un champ de blé, fraichement coupé, des bottes de foin, une haie d’arbres, la route, la lisère de la forêt, deux engins agricoles. Et les trois autres furieux me suivent! Je gère un peu mieux la remontée au vent dans les bulles qui montent et descendent. Arnaud avance un peu trop au vent en traversant le thermique et ne s’en remettra pas, Maxime qui transite moins bien que nous non plus, Martin s’en sort. Je trouve vite le noyau et monte vite, dans un bon thermique, et je sais que c’est le bon thermique. Un peu de calcul mental, je vois Kevin arriver à une altitude stratosphérique, je suis à 10km du but, je quitte le thermique de manière un peu optimiste.

Au final ça marche, je rentre, mais Kevin a plus de vent en haut, et peut mieux utiliser son deuxième barreau que moi qui traverse la couche bouillonnante près du sol. Il me coiffe sur la ligne pour une vingtaine de secondes. Dommage, mais je crois ne plus avoir grand chose à prouver, je me satisfais pleinement des 993 points et de l’avance accrue sur mes poursuivants au général. L’écart n’est pas définitif, seuls 4 pilotes rentrent au but et la manche donne beaucoup de points distance.