A quoi penses-tu, quand tu cours?

Avant-hier pendant mon footing dominical a surgi dans mon esprit la question suivante: « mais à quoi puis-je bien penser quand je cours? » Tout ça parce que je voulais essayer une nouvelle fois d’écouter de la musique en courant et que la réticence de Deezer à bien vouloir fonctionner correctement a achevé de me convaincre d’abandonner l’idée de courir en musique.

J’ai déjà essayé la musique en faisant du sport. Bien que ce soit le meilleur moyen de ne penser à rien (si tant est que cela soit possible), ces essais ont rarement été couronnés de succès. En ski (alpin!), il est par exemple très difficile de trouver le bon rythme musical, les BPM adaptés au champ de bosses ou à l’enchainement de piquets. En VTT, rien de mieux pour se prendre un râteau, ou plus exactement un arbre, et plus certainement encore un congénère ou une voiture, la perte de repères sonores étant l’assurance d’être déphasé dans son environnement. En courant en musique, mon expérience est que souvent je cours trop vite, passant dans le rouge sans m’en rendre compte, porté par le rythme de la musique. En menant une petite enquête sur le sujet j’ai eu la ou confirmation que la perception sonore est bien un vecteur d’activation de notre corps, passant d’abord par notre esprit. Sur un plan très pratique je m’en suis bien rendu compte grâce aux encouragements reçus sur la fin d’un marathon. Et vous irez lire le règlement de l’IAAF, de par ce fait les dispositifs sonores portables sont interdits dans les compétitions d’athlétisme.

Alors, ces pensées? Bien évidemment la question se pose lorsque je cours seul. Premier cas, je suis dans le dur, attention étroite, centrée sur une action, sur la prochaine action, ma foulée, une douleur, le prochain virage, le bout de la ligne droite, la cadence, ma montre… Deuxième cas, tout va bien, je suis en forme, ma pensée flotte, divague, philosophe, des idées viennent, je profite de la nature, je respire… Troisième cas, j’ai la pêche, je suis bien et je veux hausser le rythme, mélange entre les deux premiers cas, je divague puis converge sur une idée précise, une personne précise, je focalise sur un évènement dans un passé ou un futur proche, une préoccupation ou une contrariété, l’agressivité monte en moi, les gros mots sortent, je me mets à parler sinon crier tout seul dans la forêt… Au sortir de la douche, au moment de formaliser la pensée du jour, grosse question: mais aujourd’hui, dans quel mode étais-je? Dans le deux, apparemment, donc l’hypothèse semble fonctionner!

Et vous, vu que je ne doute pas que vous courriez, à quoi pensez-vous dans l’effort?

3 réflexions sur « A quoi penses-tu, quand tu cours? »

  1. Ce midi vu la temperature, je risque bien de penser aux petits flocons qui tombent sur ton site et rendent la lecture… cahotique!

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