Vol dans un verre de lait sous un nuage de crème

Dimanche dernier nous avons fait une petite sortie club du Thermique Francilien et équipe de ligue PIDFC à Bar-sur-Aube. Nous avons longuement hésité à rejoindre Patrice à Sancerre pour découvrir un nouveau site et faire quelques courses mais l’alea de l’étroitesse du site, de la météo et de la désactivation de la base d’Avord nous ont orienté vers un choix plus « sûr ».

Les photos sont de BPascal, je n’ai pas cru bon sortir mon appareil au vu des conditions laiteuses du jour, bravo c’est malin.

Après avoir poireauté 2h au déco, je fais un joli vol de 123km, seulement 3 de moins je crois que celui fait avec Olivier et Martin il y a quelques années. Les conditions: ENE 25km/h, plafond à 2100m, meilleur vario à +3,5m/s, varios moyens à +1,0m/s. Bar-sur-Aube est un des sites qui à mon avis présente le plus gros potentiel de vol en France par son aérologie, son orientation et le dégagement des zones aériennes. Ne le répétez pas! 😉

Après un vol de « reprise » il est toujours intéressant de faire un petit bilan de ce qui est bien en place et de ce qui n’a pas complètement bien fonctionné.

Dans ce qui est en place

  • J’avais prêté mon Icepeak 6 à Emanuelle ma camarade d’équipe chez ABAC Niviuk. Bonne pioche, pour une première participation elle revient avec le gros lot. Je pourrai dire à l’avenir que ma voile a gagné une Coupe du Monde. Peu importe que ce soit chez les filles! A moi de lui en faire gagner une seconde. J’ai donc ressorti mon Icepeak 5. Je mets ce point dans la partie réussite car finalement utiliser et maitriser cette voile que j’aime bien permet d’aiguiser mes sens avant de retrouver ma sage voile homologuée.
  • J’ai pensé à prendre puis à brancher un Penilex. On n’est pas à l’abri d’un départ en cross inespéré pour une distance inattendue.
  • 15 minutes seulement pour m’extraire du site dans un +3m/s qui me sort à 1800m, merci aux deltas de m’avoir marqué la bonne zone (dans la combe au sud du site alors que je cherchais à raccrocher l’alignement de cumulus qui partait du cap au nord du site), dommage qu’ils ne soient pas sortis pour m’accompagner un peu.
  • L’expérience « plaquette de Strepsils dans la poche intérieure de la veste » a plutôt bien marché. Pas évident à gober en vol ces petites choses-là.
  • J’ai longuement hésité à la verticale de la gare d’Auxerre. Mais quand j’ai lu 93km sur mon GPS et senti l’air chaud de la ville me porter, je n’ai pas été raisonnable et me suis enfoncé dans la cambrousse… et je ne le regrette pas! Une info au passage: le dernier train pour Paris à partir d’Auxerre est à 19:45 le dimanche…

Dans ce qui n’a pas tout à fait bien fonctionné

  • J’ai cru que des ondes spatiales avaient pu garder chargé mon accu de radio. Ben non, ça ne marche pas. Après 1 minute de vol, plus de radio. Super pratique pour donner des infos sur les conditions de vol aux pilotes restés au sol, encore mieux pour retrouver les copains de vol dans le brouillard, parfait pour la récupe.
  • J’ai oublié mon tracker GPS. C’était la solution pour donner ma position en temps réel à mes petits camarades au cas où ma radio tombe en rade. Il marque encore à cette minute très précisément la position du tiroir du milieu de ma commode dans le couloir de mon appartement au 6ème étage de mon immeuble à Courbevoie. Je me suis posé devant un panneau d’entrée de commune (à Levis) afin de rapidement me repérer.
  • Les prévis météo ne fonctionnent pas. OK je n’y peux rien mais quand même. Annonce de vent un peu faiblard et de grand bleu. Nous arrivons sur site à 12h30, le ciel est pavé de cums bien alignés, la dernière voile école lutte pour ne pas se faire reculer avant d’aller poser, le vent est trop fort pour décoller, magnifique. En décollant 2h plus tôt que je n’ai pu le faire, avant que l’inversion pète, avec ma vitesse de vol à 45km/h que j’ai rarement connue il y avait de quoi claquer un 200. Bref.
  • Je n’aime pas trop le vent. Du coup je laisse Olivier, Laurent et Pascal décoller puis s’extraire alors que je suis encore au sol. J’ai décollé calmement mais c’était quand même bien sportif. Ce qui me conduit à faire un joli vol solitaire, certainement moins efficace qu’en groupe. En fait j’aurais pu mettre ça dans le positif, j’adore aussi ces promenades seul dans le ciel.
  • Je ne vous parle pas trop de mes instruments. La mise à jour du 6030 a bien fonctionné, certes. J’ai juste dû dévisser le capot et retirer les piles pour l’éteindre lorsqu’il s’est bloqué après mise sous tension au déco. Il y avait longtemps. Quand au Compass de retour de SAV, non, je n’en parlerai pas.

Des images en mouvement

Voici une jolie vidéo de Martin qui est parti de Rigny-le-Ferron, là où ont fini leur vol Laurent et Olivier. L’ambiance de vol du jour est particulièrement bien rendue. J’avais peut-être un chouïa plus de fractus pour me guider.

Un grand merci à Laurent d’avoir fait le détour pour venir me repêcher à Auxerre alors qu’il s’était astreint à suivre en vol l’A5 sur un cap W pour faciliter son propre retour sur Paris tandis que je filais dans le lit du vent au WSW.

2 réflexions sur « Vol dans un verre de lait sous un nuage de crème »

  1. Bonjour Maxime !
    Sympathique récit et très belle vidéo !
    Ca donne envie de se mettre au parapente !

  2. Joli vol !
    Ça donne envie cette plaine, ces beaux plafs, la navigation aux nuages.. et aux instruments !

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