Coupe du Monde Argentine 2007: manche 2 (jour 5)

Enfin nous avons volé! Après la pluie diluvienne de la soirée et de la nuit, nous sommes étonnés du grand bleu ce matin. Sur le déco les conditions paraissent très stables, avec tout de même des cums isolés et sous le niveau du déco. Le DE lance tardivement à mon goût une manche de 66km.

Alors tout de suite un premier bilan: je vais prendre une grosse raclée. Mon objectif chiffré de rentrer dans les 30 sur la compète vient de voler en éclats. Je vais me réorienter d’autant plus sur le qualitatif pour la suite, et pour le quantitatif je vais essayer de sortir une ou deux grosses manches. Ne me suivez pas, ça va pusher sévère!

Ceci étant dit, j’ai fait le vol comme je voulais le faire. Pour les objectifs qualitatifs ça a plutôt bien fonctionné:

  • Oublier les autres: zéro complexe d’infériorité, nickel.
  • Vouloir voler devant: difficile de faire mieux.
  • Rester concentré sur toute la manche: reste à travailler.

La manche est en temps mini. Cependant nos calculs de durée de convection et le voile lointain qui s’approche nous incitent à décoller tôt et ne pas jouer la montre au start. Personnellement ma tactique est simple: voler vite pour exploiter au mieux la convection, voler devant pour être rattrapé par les meilleurs et profiter de leur sillage. En gros, c’est parti pour une course au but personnelle.

Je prends donc le start pratiquement le premier, avec 1 km d’avance sur une grappe d’une trentaine de pilotes. Cette grappe s’émiette petit à petit, Urban Valic me remonte et nous volons ensemble une dizaine de kilomètres. Puis il prend une option plus au relief, qui le fait mieux monter alors que je prends plus la ligne de rupture entre pente et plaine avec Primoz Podobnik. En quittant le relief Urban se fait appuyer très fort, je décide alors de temporiser et un petit groupe se constitue avec Charles, Erwan et Andy Aebi.

Je pars de nouveau devant, direction la balise en plaine, et trouve deux thermiques. Je lâche le second mais personne ne me suit, tant pis. J’ai bien le sentiment d’un moment clé mais je décide de poursuivre en avant. Je suis maintenant assez bas, je trouve un thermique, je le traverse pour chercher un noyau au vent, environ 200m tout droit, je le perds, je fais demi-tour pour voir Erwan enrouler le thermique que j’ai marqué, et je ne trouve plus rien. C’était une bonne bulle, et je suis en-dessous. Je ne trouverai plus rien d’exploitable, fin de la partie à mi-parcours.

Ma voile pliée, j’ai le temps de voir le spectacle d’une cinquantaine de voiles en survie dans la plaine bien stable, et finalement peu de monde pose. Charles m’a dit que 500m plus loin ils ont trouvé leur meilleur thermique. J’ai bien eu le temps de réfléchir et d’analyser cette manche, puisque la récup m’a pris plus de 3 heures. Elle a d’ailleurs commencé par une balade dans un pick-up de la police qui m’a proposé de me déposer devant le commissariat (« es mas seguro ») et qui finalement a sillonné en long et en large le secteur pour récupérer d’autres pilotes.

Pour revenir à l’analyse, j’ai deux pistes: la première, évidente, je suis trop con d’avoir quitté le groupe de tête pour avancer seul dans le bleu. La seconde, plus subtile, j’ai suivi mon plan, j’ai trouvé le thermique là où je le cherchais, mais j’ai été trop mauvais pour l’enrouler correctement. Alors erreur tactique ou erreur technique? Pendant toute la récupe je me suis dit: erreur technique, je ne suis pas bon dans les thermiques tordus. Après la douche, une fois refroidi, je me suis dit: erreur tactique, tu es bien placé, tu es à la moitié du parcours, c’est bleu devant, tu calmes le jeu. Et maintenant, je reste partagé. Peut-être que la réponse s’impose: double erreur, l’une ne compensant certainement pas l’autre. Pratiquement tous les pilotes de mon groupe sont au but, c’est ça qui compte.

Sinon, ça va. J’ai bien entendu attrapé froid dans ce pays bizarre. J’ai mal à la gorge, le nez qui coule, et la voix éraillée, mais tout va bien. Je garde un bon moral, j’apprends, j’ai envie, pourvu que la météo soit avec nous pour enchainer les manches et les heures de vol.

2 réflexions sur « Coupe du Monde Argentine 2007: manche 2 (jour 5) »

  1. Tiens bon,
    Prends de la yerba
    Et la niaque tu gardera.

    Sympa tes billets, continue.

    Allllleeeeez Maaaaaxim

  2. allllleeez mon MaxMus!
    ==> analyse certes… performance, oui!

    et Maté, pourquoi pas, Coca-Fernet ? (souvenirs!) … profite-profite!
    (c’est du Fervex qu’il te faudrait!)

    … et n’oubli pas le plaisir de voler! ;o)

    "allez monTeam"!!! (…et Xtof, à part aller au bar avec Caro, il fait quoi?)

    allez, à fond! :oP

    et des biz d’encouragement!

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