Coupe du Monde 2018 – Australie: entrainement

Cette compétition aux antipodes réunit peu de pilotes connus. Pour autant, il ne faut pas présumer du déroulement de la course. Je vois bien Honorin et Jurij proches du podium, accompagnés d’un pilote local, éventuellement asiatique. Lequel n’a peut-être pas encore été atteint du virus de la grappe, n’ayant pas encore été exposé à l’épidémie. Cela peut nous donner des déroulements tactiques intéressants au cours des manches.

Coupe du Monde 2018 - Australie: entrainement

Matérialisme

J’ai apporté peu de changements au niveau matériel: juste un casque intégral qui m’a déjà servi et me donne l’impression d’être dans une turbine. Pas facile de boire, manger, voir loin, voir les instruments, tout ça en même temps. Je vais m’y faire d’autant plus vite qu’il m’a déjà servi lors de ma gamelle. J’ai investi 20 euros dans une nouvelle radio UHF chinoise, la VHF étant interdite ici (un peu comme chez nous, en fait). Comble du chic, j’ai retrouvé au fond d’un placard un speed arm tout neuf, encore sous plastique, au couleurs de ma magnifique aile. Top classe!

Les quelques petits soarings réalisés en bord de mer m’ont permis de vérifier que la commande droite fait tourner à droite, et le vol d’hier que mon épaule droite va être pénible en fin de vol. Aujourd’hui j’ai fait un beau carré de 50 km à 30 km/h avec des brises et vents très variables en force et direction. Les thermiques ne sont pas réguliers et demandent du travail. Vous pouvez vous échiner à cintrer un 3 m/s et passer à côté d’un 4 à moins de 100 m de distance.

Coupe du Monde 2018 - Australie: entrainement

Méditation

Vous allez me demander:

– Alors Maxime, quels sont tes objectifs?
– Je n’ai pas d’objectifs de résultat, plutôt de la manière, sans plus.
– Mais comment cela, tu n’as pas d’attente de cette compétition pour laquelle tu as fait un demi-tour de globe terrestre?
– Si, j’en attends une belle tranche de vie.

À ce stade de la discussion, vous vous dites:

– Oh la grosse ficelle de la stratégie du bonheur! Ne pas avoir d’objectif pour éviter toute dissonance future entre ses attentes et ses résultats. Tu te protèges, là, en fait!
– D’abord, ce que tu décris n’est pas une stratégie du bonheur. C’est plutôt une stratégie pour éviter le malheur, au mieux une tactique du bonheur fugace. Ensuite, ce n’est pas ce qui m’anime. Si je fais un bon résultat, dans les 10 par exemple, je serai fier et joyeux. Si je me ramasse, par exemple au-delà de la 30ème voire la 50ème place, je serai triste et peut-être un peu en colère. Mais dans tous les cas je resterai moi-même. Je ressens des émotions, je les reconnais, je les intègre mais ces émotions ne me définissent pas. Parce que ces émotions ne sont pas moi, parce que je ne suis pas un résultat, je n’ai pas d’attente. Je produirai ce dont je suis capable et vivre cette expérience contribue à mon bonheur.
– Ah? Ok.
– Bonne journée!

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